
Fitch entrouvre une porte de sortie de crise sur la dette grecque
Fitch met la BCE face à ses dogmes. L’agence de notation a ouvert une porte dans les négociations concernant le deuxième plan de restructuration de la dette grecque, dans l’impasse du fait de la divergence de points de vue sur le traitement des créanciers privés. Jusqu’à présent, les agences ont prévenu qu’elles considèreraient tout rééchelonnement de la dette grecque comme un «événement de crédit», ce qui motive l’hostilité de la BCE à cette solution.
Le nœud de la réticence de la BCE concerne la note de la dette souveraine grecque et ses effets domino. Or, Fitch a indiqué que, dans le cas d’un accord de Vienne (où les créanciers privés renouvelleraient leur exposition à l'échéance des titres), elle envisageait de dégrader temporairement l’IDR (Issuer Default Rating) de la Grèce à «défaut restreint». Mais elle conserverait la note de chaque obligation d’Etat à CCC. La différence est subtile, mais elle permet à la banque centrale de continuer à accepter les obligations comme collatéral et de refinancer ainsi le système bancaire grec. Membre de la BCE, Lorenzo Bini Smaghi, avait ouvert la porte à un compromis en indiquant que l’autorité réexaminait de manière continue les titres éligibles à ses opérations de prêts.
«Si une seule agence continue à noter la dette grecque éligible comme collatéral même si un roulement temporaire est effectué, cela permettrait d’apporter une aide importante à la résolution du problème» dans la mesure où la BCE «n’aurait pas à faire volte-face sur sa position d’aucun défaut sélectif », estime Holger Schmieding, économiste chez Berenberg Bank.
Au lendemain de la dégradation de la note grecque par S&P à CCC, Ewald Nowotny, membre de la BCE, avait pointé du doigt le rôle clé pris par les agences dans les négociations. «Sur le terrain du marché des obligations, la situation est en grande partie entre les mains des agences de notation».
La balle est revenue dans le camp de la BCE, comme dans le dossier irlandais. L’Irlande a ainsi évoqué la possibilité que les porteurs d’obligations seniors d’Anglo Irish et Irish Nationwide ne soient pas remboursés au pair. Un coup de bluff, puisque des créanciers seniors d’Anglo Irish ont été totalement remboursés une semaine plus tôt sur une ligne de 200 millions, qui néanmoins vise à infléchir la position de la BCE.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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