EDF devra réduire ses capacités pour reprendre British Energy

Bruxelles accorde son feu vert au rachat de l’exploitant britannique de centrale nucléaire par l’électricien français, sous conditions
Bruno de Roulhac
CONF BENOIT

Un rachat sous conditions. Le feu vert de Bruxelles à la reprise de British Energy (BE) par EDF est subordonné à une série de mesures correctives venant lever les problèmes de concurrence recensés.

«Même si les parts de marché de l’entité issue de la concentration ne seront pas particulièrement élevées», la Commission européenne a, dans un premier temps, prolongé l’examen du projet, constatant que les mesures proposées n’étaient pas suffisantes pour résoudre deux questions de concurrence. D’une part, la crainte que l’opération ne permette à la nouvelle entité «de retirer plus aisément des volumes d’électricité du marché afin de relever les prix». D’autre part, le risque d’«utilisation accrue d’électricité au niveau interne entraînant une diminution de la liquidité» qui «aurait pu avoir des retombées négatives sur les marchés de gros et de détail».

Aussi, le 2 décembre dernier EDF avait étendu le champ des engagements pris, sans pour autant les dévoiler. Ils sont désormais connus. Les parties s’engagent notamment à céder la centrale électrique d’EDF située à Sutton Bridge et celle de BE se trouvant à Eggborough, à vendre certains volumes minimums d’électricité sur le marché de gros pendant la période au cours de laquelle l’entité issue de la concentration aurait eu la capacité d’utiliser en interne l’électricité qu’elle produit, à céder un site susceptible de convenir à la construction d’une nouvelle centrale nucléaire en laissant à l’acquéreur le choix entre Dungeness ou à Heysham (Royaume-Uni), ainsi qu’à mettre fin à l’un des accords de connexion avec le réseau national à Hinkley Point. EDF précise que les volumes d’électricité cédés seront «compris entre 5 et 10 TWh par an, sur la période 2012-2015 en Grande-Bretagne».

Les termes de l’approbation de Bruxelles «rendront l’affaire plus chère pour EDF, car il disposera de moins de capacité de production, souligne une analyste de S&P. Mais c’était à attendre».

Cette décision de la Commission «marque une étape majeure dans l’avancement du projet d’acquisition de British Energy qui doit être finalisé début janvier, lorsque les offres soumises aux actionnaires seront déclarées inconditionnelles», précise EDF. L’électricien français avait lancé une offre amicale de 15,7 milliards d’euros sur BE le 24 septembre dernier. Il détenait 88,7 % du capital existant le 8 décembre et a prolongé l’offre jusqu’au 5 janvier.

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