Christine Lagarde hérite à la tête du FMI de l'épineux dossier grec

La ministre française de l'économie et des finances entamera son mandat à Washington le 5 juillet dans un contexte politique européen tendu
Patrick Aussannaire

Lourd héritage pour Christine Lagarde. Après des semaines de lobbying, la ministre française de l'économie et des finances a finalement été choisie hier pour diriger le Fonds monétaire international (FMI) à partir du 5 juillet prochain, dans un contexte de crise des dettes publiques en zone euro et plus particulièrement en Grèce, où les marchés redoutent un défaut de paiement.

Sur TF1, la ministre française a appelé l’opposition grecque à une entente nationale avec le parti au pouvoir pour sortir le pays de la crise. «Si j’ai un message à faire passer ce soir concernant la Grèce, c’est un appel à l’opposition politique grecque pour qu’elle rejoigne dans une entente nationale le parti qui est actuellement au pouvoir. Il y va vraiment du destin d’un pays, de sa sécurité», a dit le nouveau patron du FMI. Dans un entretien au Financial Times, le gouverneur de la banque centrale grecque, George Provopoulos, a estimé que «dans le cas où le Parlement voterait contre le plan, il commettrait un crime, le pays voterait pour son suicide».

Ce vote du plan de rigueur de 28 milliards d’euros est la survie du pays car il conditionne la deuxième tranche d’aide de 110 milliards de dollars promise par le FMI. Concernant une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro, Christine Lagarde a répondu : «C’est le scénario du pire qu’il faut impérativement et par tous les moyens éviter».

Mais sa tâche ne sera pas simple car les plans d’austérité imposés par le FMI et l’Union européenne soulèvent des mouvements de protestation de la part des populations européennes qui font peser un risque politique fort sur la zone euro. Outre la Grèce sous le feu des manifestants, la situation politique en Espagne dérape également avec le parti nationaliste catalan qui menace de ne pas voter le budget 2012 qui passera au Parlement en septembre selon Bloomberg.

De plus, le montant tiré du plan de privatisation du gouvernement grec laisse planer de forts doutes. En effet, selon un rapport du Baromètre de Privatisation, un institut basé à Milan soutenu par KPMG, l’Etat ne récolterait pas plus du tiers des 50 milliards d’euros espérés, à moins que d’autres biens immobiliers et culturels ne soient ajoutés à la liste des cessions. Et selon la presse allemande, la Bundesbank souhaiterait imposer des conditions à la participation des banques allemandes au plan de sauvetage grec.

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