Amplegest dresse un bilan de ses opérations avec Octo et Cyrus

Réjane Reibaud

Aucun rapprochement n’est simple à réaliser, et Amplegest n’a pas totalement échappé à la règle même si son président Arnaud de Langautier en a profité pour expliquer à la presse, lors d’une conférence, que les opérations qui le concernaient avaient finalement réussi. La plus importante par son envergue est celle, bien sûr, qui a consisté à rejoindre le groupe Cyrus il y a un peu moins de deux ans et l’a amené à intégrer l’an dernier les équipes d’Invest AM, alors filiale de gestion de Cyrus. L’autre concerne le rapprochement avec Octo AM, plus ancien puisqu’il date de quatre ans, mais le retournement des marchés obligataires est l’occasion pour Arnaud de Langautier d’en faire un bilan réjouissant. Concernant Cyrus tout d’abord. «Avec Cyrus, c’était une fusion assez ambitieuse, commence d’emblée le dirigeant. Tout le monde s’était étonné à l’époque qu’une société de gestion rejoigne un CGP avec un fonds. Je vois avec délectation que ce modèle là, tout le monde veut l’adopter désormais». Cyrus a en effet été accompagné par le fonds de capital investissement Bridgepoint, qui est aussi à son capital. Cyrus détient à 100% Amplegest mais tous les salariés d’Amplegest peuvent être potentiellement actionnaires du groupe Cyrus, a-t-il indiqué. 27 personnes d’Amplegest sont devenues d’ailleurs associées du groupe Cyrus sur un total de 60 salariés. Quant à Octo AM, le fondateur Matthieu Bailly et quelques associés historiques détiennent toujours 25% du capital. Amplegest s’était fixé début 2020 une feuille de route à suivre avec l’ambition de faire partie du top 50 des sociétés de gestion en France. Mais c’était avant le Covid et aussi «l’arrivée de monstres américainsavec des dizaines de milliards». Une ambition alors «impossible à atteindre» pour Amplegest. Le groupe Cyrus lui aurait tout de même «donné de la force» en élargissant son offre par exemple dans la gestion privée avec l’immobilier. Amplegest passe la première année post-fusion sans qu’aucun salarié ne parte, un phénomène plutôt rare. Il se réjouit alors du succès de la fusion, «puis quand j’ai commencé à dire ‘c’est formidable’, il y a eu 7 ou 8 départs dans l’année car le projet ne leur plaisait plus ou parce qu’ils voulaient prendre leur retraite», s’amuse-t-il. Une déconvenue qui sera transformée en opportunité pour rajeunir les équipes d’Amplegest. Quelques années plus tôt, quand Amplegest décide du rachat d’Octo AM, un petit acteur spécialisé sur le crédit value, la société fait alors le pari que les taux vont monter. «Mais je me suis trompé», reconnait Arnaud de Langautier, Les taux n’ont pas monté et sont même allés en territoire négatif. Pendant près de quatre ans, Octo Am ne collecte rien. Le dirigeant dit toutefois avoir profité de la période pour rendre la marque Octo plus visible, structurer davantage la société, et «passer chez Amundi», faisant allusion à un accord avec la table de négociation d’Amundi qui passe leurs ordres. Puis 2022 et la hausse des taux arrive… «Enfin! Depuis novembre, on a la hausse des taux qui nous pousse, on a le vent dans le dos et comme Octo a été bien positionnée, les capitaux se sont mis à monter». La société était proche des 400 millions d’encours fin décembre et aujourd’hui elle est proche des 430 millions, avec une collecte «très importante» et qui donne «beaucoup d’espoir». «Il faut être patient dans nos métiers», conclut le dirigeant. Les chiffres clés d’Amplegest: 3 milliards sous gestion fin 2022, dont 1,9 milliard en gestion privée et 1 milliard en asset management. Collecte nette en 2022: 150 millions en gestion privée et 50 millions en asset management Le groupe surpervise aussi près de 900 millions d’euros en family office pour une douzaine de familles

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