
2008, «annus horribilis» pour l’industrie des hedge funds
Si un clair manque de visibilité caractérise déjà 2009, les acteurs financiers n’en sont pas moins désireux de tourner au plus vite la page d’un exercice 2008 qui restera tristement mémorable. Dans l’industrie des hedge funds, la performance des fonds s’est établie en recul de 2,69% en novembre selon l’indice synthétique Hennessee Hedge Funds, portant la baisse accusée depuis le début de l’année à 18,44%. Un recul sur onze mois qui reste toutefois relatif face à la chute des marchés boursiers, le Dow Jones et le Nasdaq ayant cédé respectivement 33,44% et 42,09 %.
Au-delà de la performance enregistrée, la fuite des capitaux constitue un problème de taille pour l’industrie. «Alors que beaucoup d’investisseurs perçoivent des opportunités d’investissements attractives, beaucoup peinent à retenir les investisseurs», relève Charles Gradante, dirigeant au sein de la société de conseil Hennessee Group. Selon ce dernier, «en considérant le nombre significatif de faillites, remboursements et la performance négative des hedge funds cette année, il est possible que l’industrie débute 2009 à 40% de la taille qu’elle présentait début 2008».
Le scandale Madoff qui a éclaté en décembre intervient dès lors dans un contexte déjà difficile. «Si peu de fonds sont concernés par des expositions au montage de Madoff, les expositions indirectes (via des fonds de fonds) pourraient affecter certains investisseurs dans des proportions limitées», estime l’équipe de recherche de Natixis. Pour autant, selon cette dernière, «c’est l’image d’une industrie déjà lourdement affectée par la crise qui risque d’être davantage mise à mal, favorisant ainsi la persistance, voire le renforcement des pressions exercées par les rédemptions des investisseurs dans les mois qui viennent».
En termes de stratégies, celles dites de CTA Global (trading sur matières premières, ndlr) et de short selling (stratégie de ventes à découvert) ont tiré leur épingle du jeu depuis le début de l’année, affichant des performances respectives de 13,8% et 33,6%, selon les statistiques de l’Edhec. «Parmi les plus mauvais performeurs, nous retrouvons les stratégies d’event driven (axées sur les titres de sociétés en réorganisation et en faillite), qui ont globalement souffert de leur sensibilité négative à la volatilité, ainsi que les fixed income arbitrages», explique la recherche de Natixis.
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