L’actualité des grandes banques centrales de la planète, celles de la zone euro (BCE), des Etats-Unis (Fed), du Royaume-Uni (BoE), du Japon (BoJ). Nos analyses et éclairages sur les politiques monétaires mises en œuvre par ces autorités au cœur de l’économie mondiale.
La Banque d’Angleterre est moins pessimiste qu’en mai pour 2020. Mais elle table sur une reprise de l’économie plus lente et moins forte qu'attendu l’année prochaine.
La banque centrale du Liban a annoncé hier la mise en place de lignes de crédit exceptionnelles en dollars à taux zéro et une maturité de 5 ans pour les banques affectées par l’explosion de mardi dernier. Les banques et institutions financières offrant des prêts exceptionnels en dollars à ces mêmes conditions aux individus et entreprises affectées par la catastrophe pourront également bénéficier de ce guichet.
La banque centrale d’Australie (RBA) a annoncé hier le maintien de son taux directeur à 0,25%, en ajoutant que ce niveau ne changerait pas jusqu’au moment où elle aura constaté un mouvement des indicateurs vers ses objectifs en matière d’inflation et d’emploi. La RBA prévoit un taux de chômage qui devrait atteindre 10% cette année avant de redescendre progressivement aux alentours de 7%. Le taux d’inflation est attendu entre 1 et 1,5% durant les deux prochaines années.
La Banque centrale européenne (BCE) s’est engagée à apporter le stimulus monétaire nécessaire pour soutenir la zone euro, notamment via son programme de rachat d’actifs qui est devenu le principal instrument de politique monétaire, écrit Philip Lane, son chef économiste sur le site internet de la banque centrale. Il nuance les derniers indicateurs économiques en jugeant que la reprise prendra du temps. Ces propos pourraient alimenter l’anticipation d’une augmentation du programme de rachats d’urgence PEPP lors de la réunion de septembre de la BCE. Philip Lane indique que l’enveloppe du PEPP est un déterminant fondamental de l’orientation de la politique monétaire de la BCE, elle-même déterminée par les perspectives d’inflation.
La Banque centrale de Russie (CBR) a une nouvelle fois baissé son taux directeur vendredi, à un niveau record de 4,25%, et déclaré d’autres réductions possibles – peut-être jusqu’à 4% dès le 18 septembre - compte tenu de la faible inflation et d’une économie en contraction. La Russie a déjà réduit ses taux quatre fois en 2020 pour soutenir une économie frappée par la crise et la chute des cours du pétrole. La gouverneur Elvira Nabiullina a également révisé la fourchette de taux qu’elle considère comme un point neutre de sa politique monétaire de 6%-7% à 5%-6%, envoyant le signal aux investisseurs en obligations russes que leurs rendements vont diminuer. La CBR anticipe désormais un recul du PIB de 9% à 10% au deuxième trimestre, et de 4,5% à 5,5% en 2020. L’inflation devrait terminer l’année autour de 4%. La CBR devrait aussi reprendre d’ici à 2022 ses achats de devises étrangères pour les réserves d’Etat indexées sur les prix du pétrole, après les avoir suspendues cette année lors du crash du rouble.
Le gouvernement soudanais a annoncé mercredi qu’il allait devoir dévaluer sa monnaie en raison de l'énorme déficit dans le budget de l’Etat causé en grande partie par l’arrêt de l’activité économique touchée par le Covid-19. «Les revenus de l’Etat ont baissé de 40% et cela crée un énorme déficit dans le budget», a affirmé la ministre des Finances par intérim Hiba Mohammad, selon un communiqué du gouvernement. Au cours officiel, le dollar s'échange à 55 livres soudanaises contre 140 au marché parallèle. Le taux d’inflation a atteint 136% sur un an, aggravant les difficultés économiques déjà existantes au Soudan. Le coronavirus a contaminé plus de 11.000 personnes dans le pays.
L'économie brésilienne réagirait positivement aux mesures budgétaires et monétaires d’urgence pour amortir le coup de la crise liée au Covid-19, a déclaré mardi soir le directeur de la banque centrale (BCB), Bruno Serra. Les dépenses de consommation augmenteraient doucement, et la consommation d'énergie aurait fortement rebondi. D’autre part, le système bancaire doit encore être surveillé de près, et une relance monétaire extraordinaire pourrait être nécessaire, si la marge de manœuvre pour de nouvelles baisses de taux était probablement limitée, selon sa présentation.
Les investisseurs ne doivent pas s’attarder sur la baisse des volumes d’achat d’obligations de la Banque centrale européenne (BCE) depuis juillet, a expliqué mardi Isabel Schnabel, membre du conseil exécutif, au journal espagnol Expansión : «Il y a généralement moins d’activité sur les marchés primaire et secondaire pendant l'été.» C’est l’une des raisons pour lesquelles le volume mensuel des achats du Programme d’achats d’urgence (PEPP) a pu baisser de 6 milliards d’euros par jour en moyenne en mai et juin à seulement 3,7 milliards en juillet. Elle a confirmé que les volumes devraient reprendre dès septembre, et que la BCE devrait bien utiliser la totalité de cette enveloppe de 1.350 milliards d’ici à mi-2021.
Le nouveau gouverneur de la banque centrale ukrainienne (NBU) a promis lundi d’en maintenir l’indépendance après la démission de son prédécesseur, qui avait secoué les investisseurs et incité le gouvernement à reporter l’émission d’obligations en euro. Cet événement est intervenu un mois après que l’Ukraine a obtenu un nouvel accord de 5 milliards de dollars avec le FMI. Le gouverneur Kyrylo Shevchenko a tenté de rassurer sur la continuité en réaffirmant que la NBU devrait poursuivre sa politique de baisse des taux – peut-être dès jeudi –, tout en maintenant un taux de change flottant et en faisant tout pour contrôler l’inflation.
La promesse, formulée mercredi face à la presse, du gouverneur de la Banque du Canada de maintenir des taux bas pendant au moins deux ans a lancé un débat fait de craintes autour d’une vague spéculative sur l’immobilier local. Tiff Macklem a tenté, avec l’aide du directeur de l’agence gouvernementale de suivi des prêts hypothécaires qui en avait resserré les règles d’obtention le mois dernier, de rassurer sur l’endettement des ménages les plus vulnérables : la reprise et le retour à l’emploi garantiront que les emprunteurs soient capables de rembourser leurs prêts, a-t-il répondu. Après un rebond simultané en mai et juin des taux de chômage, ventes et prix des maisons (+12% sur un an à Toronto), certains instituts craignent une chute prochaine des valorisations.
Les crédits accordés par la Réserve fédérale (Fed) ont permis de stabiliser les marchés financiers, a estimé hier le président de la Fed de New York, tout en jugeant prématuré tout retrait de ces mesures de soutien, compte tenu de la persistance des incertitudes entourant l'épidémie de coronavirus. John Williams a par ailleurs jugé cruciales les aides directes fournies par le gouvernement sous forme de subventions et d’allocations pour conforter la reprise de l'économie face aux répercussions de la crise sanitaire.
Le ministre thaïlandais des Finances a démissionné hier dans le cadre d’un remaniement en cours, ce qui ajoute de l’incertitude à la politique de relance pour l'économie la moins performante d’Asie du Sud-Est. Uttama Savanayana et deux autres ministres démissionnaires (Energie et Enseignement supérieur) ont aussi quitté le parti au pouvoir Palang Pracharat du Premier ministre Prayuth Chan-ocha la semaine dernière. Le président de l’Association des banquiers thaïlandais, Predee Daochai, est pressenti pour le remplacer, tandis que la Banque de Thaïlande (BOT), qui prévoit une baisse du PIB record de -8,1% en 2020, se cherche un nouveau gouverneur, qui pourrait être Sethaput Suthiwart-Narueput, ex-économiste de la Banque mondiale.
La banque centrale de Corée du Sud (BOK) a maintenu hier son taux directeur inchangé à 0,50%, alors que son gouverneur Lee Ju-yeol a dépeint une perspective sombre pour l'économie liée à la baisse des exportations, suggérant que la BOK était susceptible de retenir ses munitions de politique monétaire pour lutter à long terme contre la crise. La banque centrale a réduit à deux reprises et son taux de 75 points de base depuis mars, au fur et à mesure qu’elle diminue ses projections pour 2020 et elle se dit prête à accélérer ses achats d’obligations souveraines si besoin. Elle se trouve aussi confrontée à une hausse des prix de l’immobilier, notamment à Séoul, alors que le gouvernement souhaite les stabiliser.