Polémique. Voilà une étude qui fera grincer des dents du côté de la Banque centrale européenne (BCE). Deux économistes de la Réserve fédérale de San Francisco se sont penchés sur l’effet des politiques de taux négatifs pour les banques européennes et japonaises entre 2010 et 2018. Leur conclusion est sans appel : « La profitabilité et l’activité des banques se détériorent sur la durée » (voir le graphique).La première année, les établissements de crédit peuvent encore enregistrer des gains sur leur portefeuille d’investissement et compenser les pertes de marges d’intérêt par des commissions, mais cet effet disparaît ensuite en raison de leur difficulté à répercuter les taux négatifs auprès des déposants. Pire, les auteurs estiment que ces politiques conduisent à une contraction globale du crédit, la progression de 4,3 % constatée la première année sur l’échantillon étant vite effacée par des reculs de 4,9 % et 5,2 % les deux suivantes. Une conclusion qui contredit celles d’autres études d’économistes.