Swen Capital se veut pionner des politiques « Nature »

La société de gestion aux 8 milliards d’euros d’actifs met biodiversité et climat sur un même piédestal.
Isabelle Combarel
Isabelle Combarel, directrice générale adjointe en charge du développement et de la finance durable chez Swen Capital  -  Pascal OTLINGHAUS

Biodiversité et climat sont deux éléments inséparables. C’est fort de ce constat que Swen Capital a annoncé au printemps la mise en place de sa « politique Nature » pour lier climat et biodiversité dans sa politique d’investissement « conjointement et systématiquement ».

Pour la direction de Swen, emmenée par Jérôme Delmas, son directeur général, et Isabelle Combarel, son adjointe en charge du développement et de la finance durable, il sera ainsi impossible d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sans respecter ceux du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal. Cette nouvelle politique reprend les caractéristiques ESG de la firme fondée en 2008 en tant que business unit du groupe Ofi et filialisée en 2014 au moment de l’entrée à son capital d’Arkéa. Elle a été parmi les premières dans le monde du capital-investissement à monter une équipe entièrement dédiée à des critères ESG voilà plus de dix ans.
Elle y a peu à peu ajouté des bases scientifiques en utilisant les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), mais aussi l’expertise de chercheurs qui ont intégré un comité d’impact pour les fonds à impact.

La finance durable est l’affaire de tous dans une société de gestion
ISABELLE COMBAREL

La société va réaliser chaque année le calcul des empreintes environnementales de ses sociétés en portefeuille et procéder à une analyse d’impact sur les écosystèmes et dépendances vis-à-vis de ceux-ci. Un scoring Nature de ses fonds a aussi été mis en place et intégré au processus de décision.

Elle se revendique comme l’une des premières sociétés de gestion à intégrer les deux méthodologies françaises Global Biodiversity Score (GBS) et Corporate Biodiversité Footprint (CBF). La première est un outil de mesure d’impact d’une entreprise sur la biodiversité, lancé en 2020 après cinq ans de recherche par CDC Biodiversité et devant concourir à l’atteinte d’un objectif mondial d’inversion de la courbe d’érosion de la biodiversité. La seconde est un outil de mesure d’empreinte biodiversité pour les actifs financiers et souverains des entreprises.

Engagement contractuel

« Une fois que nous avons bien compris l’impact d’une entreprise sur son environnement naturel, il peut y avoir des deals qui ne se feront plus et c’est déjà le cas », explique Isabelle Combarel. Cela arrive quand, par exemple, le gestionnaire ne parvient pas à voir comment l’entreprise pourrait se transformer pour mieux respecter la nature. Swen Capital contractualise en effet avec les chefs d’entreprise leurs engagements à se transformer pour réduire leurs émissions de carbone et leur impact sur la nature.

La société a aussi mis en place une politique d’exclusion concernant l’oil & gas. Elle prévoit d’être sortie totalement du charbon et du gaz en 2030 pour les investissements en direct et en 2035 pour les investissements indirects. Des exclusions géographiques sont aussi prévues sur les constructions d’actifs près de zones protégées. « Nous travaillons sur des métriques de zonage et des entreprises pourraient être exclues de notre portefeuille après », confie Jérôme Delmas.

La société a aussi fait évoluer sa gouvernance, avec un comité de pilotage finance durable composé des différents métiers de Swen. « Nous avons recherché la représentativité de l’ensemble de l’entreprise car la finance durable est l’affaire de tous dans une société de gestion », juge Isabelle Combarel. L’objectif est de pouvoir publier dès fin 2023 la « part nature » de Swen consolidée sur tous les actifs gérés directement.

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