
Mipise dématérialise le parcours de souscription dans le non-coté
Alors que la crise actuelle tend à accélérer la digitalisation, la marge de progression est grande pour les acteurs du non-coté. « Le capital investissement, auparavant réservé à une élite investissant d’importants tickets et habituée à la culture du sur-mesure, accuse un certain retard digital. Sa démocratisation, la pression sur la rentabilité liée à une plus forte concurrence, à une hausse des contraintes réglementaires, mais aussi à l’évolution des usages et une prise en compte des enjeux environnementaux, poussent désormais le secteur à se digitaliser », explique Jean-Michel Errera, directeur général et co-fondateur de Mipise, société ayant lancé en octobre une plate-forme digitalisée de souscription de fonds de private equity. « Si les processus de ‘reportings’ trimestriels sont généralement numérisés, via des solutions comme IntraLinks, les processus de souscription sont encore très ‘papier’ et gagneraient à évoluer », enchaîne Jean-Christel Trabarel, associé fondateur de Jasmin Capital.
Les processus de souscription dans le non-coté sont aujourd’hui très hétérogènes d’un fonds à l’autre et dès lors fastidieux pour les investisseurs. « Chaque cabinet d’avocats rédige les bulletins de souscription à sa façon. Ce sont des documents lourds, visant également à faire face à la lutte anti-blanchiment et à répondre aux KYC (‘know your customer’) imposés par la réglementation », commente Jean-Christel Trabarel, ajoutant que remplir ces documents, qui peuvent atteindre une centaine de pages, se révèle très chronophage.
Avantage compétitif
Se revendiquant leader, avec plus de 50 clients, dans la mise à disposition de plates-formes de crowdfunding en marque blanche, Mipise a capitalisé sur cette activité qu’elle développe depuis sept ans et qu’elle a réutilisé en grande partie. « La plate-forme intègre des questionnaires clients, la validation de pièces justificatives (KYC) demandées aux investisseurs ou encore la signature électronique. Ceci nous offre un avantage compétitif », détaille Jean-Michel Errera, qui précise y avoir rajouté des briques spécifiques, avec des questionnaires très poussés et complexes sur la connaissance client.
Les bulletins de souscriptions à des fonds de private equity demandent en effet de fournir énormément d’informations, qui varient en fonction de la nature de l’investisseur, sa résidence fiscale ou encore l’origine des fonds, renvoyant alors à une multitude d’annexes. « Nous avons mis en place un arbre de décision automatisé qui oriente l’investisseur en fonction des réponses apportées. Cela lui évite par ailleurs de devoir recommencer de zéro en cas d’erreur, d’éditer et d’envoyer du papier », poursuit Jean-Michel Errera. Un bulletin de souscription signé électroniquement est généré automatiquement. « Notre solution permet in fine de diviser par 7 à 10 fois la durée du processus de souscription », estime Jean-Michel Errera. L’offre est aujourd’hui déployée auprès de six clients, parmi lesquels Equitis, LBO France et Rothschild and Co.
Mipise fluidifie l’ensemble du processus de souscription. « Si certains acteurs proposent des services de façon isolée tels que la signature électronique, le chargement des pièces justificatives, nous sommes les seuls à proposer un processus complet », se félicite Jean-Michel Errera, soulignant que le private equity est un marché de niche, nécessitant une forte « connaissance métier ». « Certains acteurs comme Docusign proposent des solutions de signature électronique parfois utilisées dans le ‘private equity’, mais peu offrent d’autres services compléme ntaires », observe Jean-Christel Trabarel.
Mipise élargit son dispositif, avec le lancement d’une offre pour les fonds retail et la possibilité de règlement de la souscription, permise grâce à son statut d’agent de paiement de MangoPay (Crédit Mutuel Arkea). Le lancement d’un module Assemblée générale en ligne, avec possibilité de certifier les votes sur la blockchain, devrait par ailleurs voir le jour en juin.
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