
Le fonds growth de Sofinnova franchit la ligne d’arrivée

La route fut longue et le chemin sinueux, mais l’équipe spécialement constituée par Sofinnova Partners pour le lancement de son activité growth est aujourd’hui sur de bons rails. Elle vient en effet de franchir le cap fatidique du closing final pour son fonds Sofinnova Crossover 1, à 445 millions d’euros. Le projet avait été pensé il y a cinq ans par Antoine Papiernik, l’un des associés phares de la société de venture capital (VC), et avait abouti à un premier closing à 275 millions d’euros en 2018. Un montant alors considéré comme décevant puisque le gérant avait tablé sur un objectif de 400 millions d’euros. Mais le temps a fait son œuvre et la familiarisation des investisseurs à cette jeune classe d’actifs a finalement permis à Sofinnova Crossover 1 d’être largement sursouscrit. Cela en ouvrant la porte à Bpifrance et CNP Assurances, mais aussi à de nombreux family offices européens et asiatiques, dont des investisseurs chinois.
Objectif : 15% de TRI
Pour lever les verrous psychologiques de certains investisseurs, Sofinnova a aussi pu compter sur l’appellation «Tibi.» L’an dernier, le fonds avait en effet rejoint la liste des véhicules sélectionnés par les grands institutionnels français désireux d’injecter 6 milliards d’euros dans les scale-up tricolores d’ici à 2022. «La crise du Covid-19 a également eu le mérite de remettre la santé en haut des priorités. Les fonds ciblant cette thématique en ont donc naturellement bénéficié», souligne Cédric Moreau, associé chez Sofinnova.
Avec 445 millions au compteur, ce fonds fait de Sofinnova le plus important investisseur du Vieux Continent pour le financement des entreprises en biopharmacie et instrumentation médicale. Mais il évite soigneusement les projets les plus jeunes pour se focaliser exclusivement sur les sociétés européennes ou étrangères proposant des produits en développement clinique avancé. A ce jour, il a investi dans dix d’entre elles et compte deux introductions sur le Nasdaq, à savoir labiopharma française Inventiva, spécialisée dans les molécules administrée par voie orale pour le traitement de la fibrose et de l’oncologie, et sa consoeur suédoise Calliditas, portée sur les insuffisance rénale. «Deux autres sociétés de notre portefeuille pourraient faire l’objet de collaborations ou de potentiels rachats cette année», annonce Cédric Moreau. A terme, Sofinnova Crossover 1 espère être en mesure d’atteindre la performance historique de son gérant, soit près de 15% de TRI brut.
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