L’appétit pour les prêts à effet de levier européens ne fléchit pas

Le spread à l’émission a baissé de 444 à 403 points de base entre juillet et fin septembre, tandis que les émissions ont rattrapé le retard du début d’année.
Julien Beauvieux

Le marché européen des leveraged loans (prêts à effet de levier) confirme son regain d’activité. Alors que les émissions avaient chuté en début d’année en raison d’un regain d’aversion pour le risque, le coup d’arrêt après le vote du Brexit s’est avéré moins marqué que prévu. Les volumes sont depuis repartis à la hausse à la faveur de la recherche de rendement des investisseurs, et le mois de septembre s’est avéré particulièrement dynamique.

Selon les statistiques compilées au 22 septembre par S&P LCD, près de 7 milliards d’euros des leveraged loans ont ainsi été émis, dont 6 milliards dédiés au financement de LBO. Alors qu’elles affichaient une baisse de 34% au premier trimestre, puis de 20% au premier semestre, les émissions totales enregistrent désormais une baisse de seulement 1,3% sur un an, à 47,2 milliards d’euros. Si les financements M&A continuent à peser (-40%), les prêts LBO (+25%) sont bien orientés.

«L’appétit des investisseurs sur le marché des leveraged loans européens ne montre aucun signe de déclin, et la performance des récents repricing illustre à quel point la position des émetteurs s’est renforcée», souligne S&P LCD. Sur les 17 opérations compilées par S&P LCD en septembre, le spread à l’émission s’est établi à 403 points de base (pb), contre 444 pb en juillet. Le prix des loans évoluait la semaine passée à 100,63%, en hausse de 158 pb depuis janvier.

A l’instar du Brexit, l’approche des élections américaines devraient soutenir l’activité du marché des loans européens dans les semaines à venir. Au-delà des opérations de LBO, les volumes sont aussi nourris par les opérations de refinancement, en hausse de 30% sur l’année à 13,9 milliards d’euros. Propriété de CD&R depuis 2014, le spécialiste allemand de l’emballage Mauser négocie un loan de 537 millions d’euros pour rouler sa dette et financer deux acquisitions.

Le laboratoire suisse Unilabs, l’une des dernières lignes du fonds Apax France VII lancé en 2006, a pour sa part bouclé mercredi le refinancement de sa dette obligataire. Mis en vente, le groupe a émis un term loan B de 710 millions d’euros à un spread de 425 pb, contre une guidance initiale de 500 pb.

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