
Une monnaie rivale du bitcoin est affectée par un piratage

L’ether, l’unité de compte cryptographique adossée au projet Ethereum, une «blockchain» qui doit populariser le principe du contrat intelligent (smart contract), vient de voir sa valeur fondre de moitié en quelques jours à la suite d’une attaque informatique.
Ce n’est pas l’architecture Ethereum en tant que que telle qui a été ciblée mais un dispositif connexe. Il s’agit de la DAO (Decentralized Autonomous Organization), un fonds d’investissement totalement décentralisé qui a pour objectif de financer, sur le principe du consensus, des projets liés à la «blockchain» et aux objets connectés.
Ces dernières semaines, plusieurs milliers d’internautes ont échangé leur éthers contre des «tokens» (jetons) leur conférant des droits de vote au sein de la DAO. Au total, le projet a attiré pas moins de 150 millions de dollars. La mécanique mise au point par l'équipe de Slock.it vient d'être mise à mal par un assaillant qui a réussi à exploiter une faille consistant à dupliquer une DAO et à y transférer un grand nombre d’ethers. Les 3,6 millions d’ethers détournés sont valorisés à un peu moins de 40 millions de dollars au cours actuel.
«Les détenteurs de tokens DAO et les utilisateurs d’Ethereum doivent patienter et garder leur calme», conseille Vitalik Buterin, le créateur d’Ethereum. «Les plates-formes d'échange peuvent reprendre leurs opérations en toute sécurité», ajoute-t-il. Reste à savoir quelle attitude adopter face à l’attaque même si, à court terme, le code prévoit un gel des ethers concernés pendant 27 jours. Une question d’autant plus épineuse qu’elle se pose dans le contexte d’une organisation décentralisée.
L’idée d’une «soft fork», qui reviendrait à prolonger de manière indéfinie ce blocage, a d’ores et déjà été avancée. Mais sur son compte Twitter, Stephan Tual, cofondateur de Slock.it, va plus loin et estime qu’une «hard fork», autrement dit l’annulation pure et simple des transactions incriminées, est «le seul moyen de recouvrer des ethers qui pourraient servir au financement de milliers de nouveaux projets Ethereum».
Une forme de réécriture de l’histoire qui cadre mal avec l’ambition initiale. Cette affaire pourrait ternir l'éclat d’Ethereum qui ne cessait de gagner en popularité. L’association Le Cercle du Coin réaffirme qu’il ne peut pas y avoir de révolution blockchain sans bitcoin. «Ceux qui ont suivi pour eux-mêmes le conseil qu’ils donnaient aux autres “d’oublier Bitcoin” doivent en éprouver une certaine amertume», écrivait-elle vendredi.
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