
Seyna compte commercialiser 20 produits d’assurance d’ici décembre
En décembre, Seyna a obtenu un agrément de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), pour exercer une activité dans l’assurance-dommages. Avec Alan pour l’assurance-particuliers, elle est la seule insurtech à pouvoir opérer en tant qu’assureur grâce à cet agrément, tandis que les autres insurtech sont des courtiers. Seyna entend s’appuyer sur ce sésame pour accélérer. «Les modes de consommation évoluent avec des changements profonds, du e-commerce en passant par les nouvelles mobilités. Cela créé de nouveaux besoins d’assurance», confie à L’Agefi Philippe Mangematin, co-fondateur de l’insurtech Seyna, dernière arrivée sur le marché français.
Celui-ci l’admet : Seyna s’est lancée «dans l’adversité» en vendant ses premières polices sur des annulations de places de théâtre pendant la grève sur la réforme des retraites. Quelques mois après, survient la pandémie de Covid-19 qui a «testé son agilité». A ce jour, elle vend une dizaine de produits en marque blanche dans des réseaux de distributions. Elle revendique la vente de 10.0000 polices d’assurances. Orientée au départ sur les loisirs et les voyages, la fintech a dû s’adapter à la pandémie. Désormais, certains produits d’assurance marcheraient mieux que d’autres, à l’instar d’une assurance sur la garantie des loyers, d’une autre pour les chiens et chats ou encore les vélos.
En 2020, Seyna poursuivra le développement de son activité en France, l’expansion Europe viendra dans un second temps. D’ici le mois d’octobre, elle lancera un onzième produit sur les retards d’avion, en partenariat avec la start-up Koala.Jusqu'à la fin de l’année, Seyna a pour ambition de commercialiser entre 15 et 20 produits au total. Elle mise notamment sur les partenariats avec des réassureurs, afin de partager le risque avec eux. Après Swiss Re ou encore Scor qu’elle a embarqué dans son aventure, elle compte aller chercher d’autres poids lourds de la finance avec pour objectif de souscrire des volumes plus importants.
Après une première levée de fonds de 14 millions d’euros en 2019, auprès notamment de Global Founders Capital et de l’assureur Allianz France, l’insurtech se sent assez solide pour gérer l’après-crise. «La pandémie va décaler de quelques mois notre ‘business plan’. Nous nous sommes lancés sur d’autres secteurs qui marchent bien, donc nous pensons que la crise n’aura pas d’impact structurel. L’avantage, c’est que nous sommes bien capitalisés grâce à notre dernière levée de fonds», explique son co-fondateur.
Ce dernier reste très confiant pour l’avenir, qui voit les modèles des assureurs se renforcer en temps de crise. «Il y a plein de nouveaux produits à imaginer et à développer dans le futur. On l’a vu sur les retards d’avion ou encore les vélos», relève-t-il. «Les insurtech vont devoir faire face à la concurrence des géants de tech, Google et Amazon commençant déjà à se positionner sur l’assurance. Nous voyons cela d’un très bon oeil : nous pourrions envisager des partenariats avec eux», précise-t-il.
L’équipe composée de 13 membres devrait en accueillir un quatorzième en septembre, qui apporterait sa contribution aux questions de conformité et de réglementation. La société est accompagnée par platform58, l’incubateur de La Banque Postale. Elle a été fondée par Philippe Mangematin, ancien de chez Swiss Re, Guillaume d’Audiffret, ancien investisseur chez Eurazeo, et par Jean Nicolini, qui était adjoint au chef du service des affaires internationales assurances à l’ACPR.
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