
Mastercard et Binance lancent une carte prépayée en Argentine

À quoi pourrait ressembler l’industrie de la blockchain dans cinq ans ? Nous en voyons les prémices », a déclaré sur LinkedIn le PDG de Mastercard Michael Miebach pour annoncer que son entreprise allait lancer une carte prépayée avec Binance, de loin la plateforme de cryptoactifs la plus populaire dans le monde. Cette carte sera disponible dans un premier temps en Argentine « dans les semaines à venir » précise le communiqué officiel.
Les deux entreprises ambitionnent de « combler le fossé entre les cryptomonnaies et les achats du quotidien ». En s’associant avec la firme américaine, Binance espère rendre accessible le paiement en cryptomonnaies pour ses utilisateurs chez les 90 millions de commerçants utilisant les services de Mastercard à travers le monde.
Ainsi, les détenteurs de la carte peuvent dépenser du BNB, la cryptomonnaie de Binance, ou du bitcoin déposés dans leur portefeuille sur la plateforme grâce au système qui permet de convertir ces cryptos en monnaie fiduciaire au moment du paiement. Binance n’en est pas à son coup d’essai puisque l’entreprise dirigée par Changpeng Zhao avait déjà lancé une offre à peu près similaire avec Visa en septembre 2020 en Europe.
L’Amérique latine, terrain fertile pour les cryptos
Depuis de nombreuses années, l’Argentine présente un taux d’inflation parmi les plus élevés de la planète. Selon les dernières prévisions, elle pourrait atteindre 90,2% en 2022. En 20 ans, le peso argentin a perdu 99,18% de sa valeur par rapport à l’euro.
En conséquence, des Argentins cherchent à préserver leurs économies en investissant dans l’USDT de Tether ou l’USDC de Circle, deux stablecoins dont la valeur est indexée au dollar. Selon différentes sources, près de 20% des Argentins auraient détenu ou détiendraient des cryptoactifs en 2022, ce qui place le pays dans le top 10 mondial en termes d’adoption.
Au-delà de l’Argentine, Mastercard et Binance ont l’intention de proposer des produits similaires dans d’autres pays d’Amérique latine. Selon une étude d’Americas Market Intelligence parue en avril 2022, « 76% des consommateurs d’Amérique latine possédaient un smartphone et seulement 69% un compte bancaire ». Au moment de la sortie de son « smartphone Web3 » en juin dernier, le cofondateur de Solana Raj Gokal avait déclaré que « l’ouverture de la cryptomonnaie au mobile conduira à une plus grande adoption ». Dans son introduction, l’étude remarque qu’en Amérique latine, « le cocktail de conditions monétaires instables et d’infrastructures financières souvent inadéquates a créé une demande urgente d’alternatives aux services bancaires classiques, ouvrant la voie à des cas d’utilisation de monnaies numériques, en particulier de cryptomonnaies, qui restent hypothétiques ailleurs dans le monde ».
Selon une étude du cabinet Deloitte et PayPal publiée le 8 juin, les trois quarts des commerçants américains se déclaraient prêt à accepter les paiements en cryptomonnaies dans les deux ans qui viennent. Des résultats qu’il convient tout de même de nuancer puisqu’au moment où le panel de 2.000 personnes était interrogé, entre le 3 et le 16 décembre 2021, les cryptomonnaies étaient encore en plein marché haussier. Depuis, une véritable tempête, combinant plongeons des valorisations de cryptos et braquages numériques (hack), s’est abattue.
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Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse