
La spéculation sur les crypto-monnaies bat son plein

Dans des marchés où la volatilité se fait rare, les crypto-monnaies font exception. La capitalisation de l’ensemble des crypto-monnaies a été multipliée par plus de 4 depuis début avril, dépassant les 100 milliards de dollars au début du mois de juin, d’après le site spécialisé coinmarketcap. Après être passé d’environ 1.000 dollars à plus de 3.000 entre le 24 mars et le 11 juin, le bitcoin a reculé de plus de 500 dollars dans les quatre jours suivants. Mais il n’est pas la seule monnaie virtuelle à participer à cet emballement. Son concurrent l’ethereum a vu sa capitalisation multipliée plus de 40 fois sur la même période, concurrençant le bitcoin pour le titre de plus importante crypto-monnaie.
«La hausse des prix est davantage guidée par une spéculation effrénée que par une explosion des usages», rappelle Aurel BGC dans une note récente. «Mais c’est très probablement une erreur que de se limiter à ce cadre analytique sur le bitcoin ou l’ethereum. Car, même si une bulle est sans doute en construction (...) elle révèle que les crypto-monnaies ont des atouts pour s’imposer, peut-être, comme des monnaies viables à terme.»
Manque de transparence et de liquidité
La dernière vague spéculative a été favorisée par le développement des «initial coin offering» (ICO), une méthode de levée de fonds récemment utilisée par de nombreuses start-up de la blockchain, dépassant au premier trimestre les montants levés auprès du capital-risque, d’après une analyse de Coindesk. Les ICO proposent à des investisseurs d’acheter des «tokens» dont la valeur s’appréciera si le projet réussit, mais qui à la différence des actions ne confèrent en général aucun droit sur la société. L’ethereum s’était ainsi lancé en 2014 via une ICO qui lui avait permis de lever 18 millions de dollars. Lundi dernier, le projet Bancor Foundation a réussi à lever environ 150 millions de dollars grâce à cette méthode.
Pour le moment, le manque de transparence et de liquidité décourage de nombreux investisseurs, mais les choses pourraient vite évoluer. La SEC se penche depuis peu sur les ICO, rapporte Reuters, et étudie de nouveau la demande d’homologation d’un ETF basé sur le bitcoin. La Suisse pourrait toutefois coiffer les Américains au poteau. Crypto Fund est actuellement en discussions avec la Finma pour autoriser un fonds basé sur un indice de crypto-monnaies et espère pouvoir le lancer d’ici fin 2017, a révélé la presse suisse.
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Voitures électriques : un coup de pouce de 1 000 euros pour les modèles à batteries « made in Europe »
Paris - Les acheteurs de certaines voitures électriques pourront, à partir du 1er octobre, recevoir un bonus supplémentaire de 1.000 euros si elles sont dotées de batteries européennes, un coup de pouce annoncé lundi par le gouvernement qui doit aussi soutenir les fabricants européens de batteries face à la concurrence chinoise. Cette «prime complémentaire exceptionnelle», annoncée avant la chute attendue du gouvernement de François Bayrou, porte le montant du bonus écologique à 5.200 euros au maximum. Elle sera réservée à l’achat d’une voiture équipée d’une batterie européenne, ont indiqué dans un communiqué les ministres de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher et de l’Industrie Marc Ferracci. «Avec cette augmentation de 1.000 euros du bonus écologique, nous valorisons les véhicules électriques dont les batteries sont produites en Europe et dont la fabrication émet moins de gaz à effet de serre, a souligné Mme Pannier-Runacher. C’est une mesure gagnant-gagnant pour le pouvoir d’achat, le climat et l’industrie.» Après de fortes baisses ces dernières années, et surtout la suppression de la prime à la casse, le bonus écologique pour l’achat d’un véhicule électrique avait été revalorisé le 1er juillet de 200 à 1.200 euros selon les revenus, pour atteindre une aide d’environ 4.200 euros pour les ménages les moins riches. La liste des véhicules éligibles sera publiée «dans les prochains jours» sur le site de l’agence française de la transition écologique, l’Ademe. «Signal clair aux constructeurs» Cette «mesure emblématique» permet de «concrétiser la préférence européenne» «face à une forte concurrence internationale» et «d’envoyer un signal clair aux constructeurs automobiles pour qu’ils se fournissent auprès d’usines européennes de batteries», a expliqué le cabinet de M. Ferracci à l’AFP. Comme le bonus écologique, cette prime ne dépendra pas du budget de l'État, en quête d'économies, mais sera financée par des certificats d'économie d'énergie (CEE), sur le principe du pollueur-payeur visant les fournisseurs d'énergie. Selon Bercy, plus de 850.000 bonus écologiques ont été attribués pour l’achat d’une voiture électrique depuis 2020, représentant un soutien de près de 5 milliards d’euros. Pour Benoit Lemaignan, cofondateur du fabricant de batteries français Verkor, ce coup de pouce «récompense ceux qui font l’effort» de produire en Europe, «dans une approche circulaire», a-t-il déclaré à l’AFP. C’est un «signal positif» qui va «mettre en cohérence le consommateur, le citoyen et le salarié», juge le dirigeant dont les batteries équiperont les prochaines Renault Alpine. L’annonce du gouvernement, qui vise également "à soutenir l’emploi industriel sur [le] continent» européen, d’après le communiqué, survient à quatre jours d’une réunion à Bruxelles sur l’avenir de l’industrie automobile européenne, alors que le secteur se divise sur l’objectif de 100% de véhicules électriques pour les voitures neuves vendues dans l’Union européenne (UE) à partir de 2035. Depuis plusieurs mois, certains constructeurs automobiles (BMW, Mercedes-Benz), confrontés au frein des ventes de modèles électriques, à la concurrence chinoise, aux droits de douane américains et à la chute des bénéfices mondiaux, remettent en cause l’interdiction d’ici dix ans de la vente de voitures neuves à essence ou diesel, hybrides comprises au sein de l’UE. Ils ont été rejoints ce week-end par l’Italien Antonio Filosa, patron de Stellantis (Peugeot, Fiat, Jeep), quatrième constructeur automobile mondial. Les trois groupes prônent une transition plus flexible et diversifiée dans les types de motorisation pour préserver l’industrie automobile européenne. Au contraire, plus de 150 entreprises - constructeurs de véhicules électriques, fabricants de batteries ou opérateurs de recharge - ont appelé lundi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à «ne pas reculer». Elles plaident pour le développement de la production de batteries made in UE et pour des incitations à l’achat de véhicules électriques «intelligentes et cohérentes entre les États membres». Julie COSTE © Agence France-Presse