FTX double Binance dans la course aux cryptoactifs de Voyager Digital

La plateforme cofondée par Samuel Bankman-Fried, d’abord éconduite en juillet, a finalement remporté la mise, doublant Binance entré en lice entretemps.
Louis Tellier
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Les clients de Voyager Digital devraient bientôt remettre la main sur leurs cryptoactifs.  -  Crédit Fotolia.

Bientôt la fin du tunnel pour les clients de Voyager Digital ? Mardi, le courtier en cryptomonnaies a annoncé dans un communiqué que FTX US avait été choisi, «dans le cadre d’un processus qui a duré deux semaines», pour racheter ses cryptoactifs à une valeur d’environ 1,4 milliard de dollars, «la meilleure alternative pour les parties prenantes de Voyager (Digital)», précise également le communiqué.

Le 1er juillet, Voyager Digital a suspendu les retraits pour ses clients avant de se placer sous le régime des faillites américains (Chapitre 11) le 5 juillet. Selon les documents transmis aux autorités, l’insolvabilité s’élevait à près d’un milliard de dollars, en grande partie causée par le fonds Three Arrows Capital (3AC) incapable de rembourser un prêt de 650 millions de dollars.

«Un pseudo chevalier blanc»

Propriétaire du fonds Alameda et de FTX, Samuel Bankman-Fried (SBF) avait alors sauté sur l’occasion pour tenter de mettre la main sur les cryptoactifs gérés par Voyager Digital. Une tentative moyennement appréciée par le courtier qui avait publiquement critiqué sa méthode dans un document rendu public le 22 juillet dans lequel il accusait le crypto-milliardaire de vouloir «acheter ses clients» avec une offre «habillée comme un sauvetage de chevalier blanc». SBF ne manquait pas l’occasion de se poser en sauveur de l’écosystème crypto, estimant avoir «la responsabilité d’envisager d’intervenir […] pour endiguer la contagion».

Selon des sources citées par le business angel Simon Dixon le 22 septembre sur Twitter, Binance est rentré dans la danse avec la plateforme de trading crypto CrossTower pour concurrencer FTX. Le rôle des régulateurs a pu avoir son importance dans le processus d’enchères. Aux États-Unis, le Comité des investissements étrangers ne verrait pas d’un bon œil Binance mettre la main sur ces actifs, «en raison d’un risque potentiel pour la sécurité nationale». En clair, en raison de ses liens supposés avec la Chine.

Toujours selon Samuel Dixon, CrossTower aurait proposé que les clients de Voyager Digital n’aient pas à transférer leurs fonds sur une nouvelle plateforme pour remettre la main sur leurs cryptoactifs. Au contraire de Binance et de FTX qui proposaient un transfert complet sur leur plateforme.

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