Zalando va réveiller le secteur internet à la Bourse de Francfort

Le leader européen de la vente de prêt-à-porter et de chaussures en ligne souhaite lever 500 millions d’euros en faisant coter 11% de son capital
Yves-Marc Le Réour
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En projetant d’introduire à la Bourse de Francfort entre 10 et 11% de son capital d’ici à la fin de l’année, Zalando va offrir au marché allemand sa plus importante opération dans le secteur internet depuis l’an 2000. Le leader européen de la vente de prêt-à-porter et de chaussures en ligne souhaite lever 500 millions d’euros, ce qui devrait le valoriser environ 5 milliards. Cette offre «nous donnera davantage de flexibilité pour répondre à nos ambitions de croissance à long terme», souligne Rubin Ritter, qui dirige le groupe aux côtés des deux fondateurs, Robert Gentz et David Schneider. Morgan Stanley, Goldman Sachs et Credit Suisse dirigeront la transaction, avec l’appui de Deutsche Bank et JPMorgan comme teneurs de livre.

Les actionnaires actuels ne cèderont pas de titres. Le premier d’entre eux est le suédois Kinnevik avec 36% du capital, suivi de Global Founders avec 10%. Cette société d’investissement appartient aux frères Marc, Oliver et Alex Samwer, entrepreneurs berlinois ayant soutenu en 2008 la création de Zalando via leur incubateur Rocket Internet, qui songe aussi à une IPO. La cotation de Zalando «servira de référence pour valoriser les autres activités de Kinnevik et de Rocket dans le commerce électronique», commente Bjoern Gustafsson, analyste chez Kepler Cheuvreux. Il prévoit pour le distributeur allemand un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros cette année.

Employant 7.000 personnes, Zalando commercialise désormais 1.500 marques dans 15 pays en Europe, l’Allemagne représentant 45% de ses ventes. «Avec seulement 0,5% de part de marché, nous sommes encore assez petits étant donné que le marché européen de la mode représente 420 milliards d’euros», indique Rubin Ritter. Le groupe vient de dégager son premier bénéfice d’exploitation semestriel: 12 millions d’euros contre une perte de 72 millions au premier semestre 2013. Les marques propres, qui représentent 10 à 20% des ventes, génèrent une rentabilité plus élevée.

La croissance de l’activité a néanmoins ralenti à 25% au deuxième trimestre, contre 35% au premier, la concurrence ne restant pas inerte. Amazon a récemment mis en place à Berlin une campagne d’affichage publicitaire destinée aux adolescents et lancé un nouveau site d’habillement ciblant la clientèle féminine dans plusieurs pays européens. Le groupe Otto, deuxième distributeur mondial en ligne, a, de son côté, annoncé 300 millions d’euros d’investissements dans le commerce électronique d’ici à fin 2015.

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