WPP va continuer à nourrir sa croissance par des acquisitions

Le groupe britannique vise une hausse de plus de 3% de son chiffre d’affaires en 2015. Les acquisitions pourraient ajouter 2 points supplémentaires.
Olivier Pinaud

Il s’agit, avec la poursuite des réductions de coûts des groupes de produits de grande consommation, de la principale source d’insomnies de Martin Sorrel, le directeur général de WPP: les élections législatives du mois de mai au Royaume-Uni risquent selon lui de perturber l’économie britannique. La victoire des conservateurs ouvrirait la porte à un référendum en 2016 ou 2017 sur la présence de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne, ce qui créerait «une forte incertitude», a indiqué hier le directeur général de la première agence de publicité mondiale. La victoire des travaillistes pourrait se solder par la mise en œuvre d’un «manifeste» contraire aux affaires.

Dans ce contexte, et malgré les croissances américaine et chinoise ainsi que des signes de reprise en Europe, Martin Sorrel reste relativement prudent. Pour 2015, le groupe table sur une croissance de son chiffre d’affaires de plus de 3%, après 3,9% en janvier, et 3,3% en 2014. Les analystes de Numis attendent 3,5% de croissance organique en 2015. Kepler vise 4,1%. Récemment, Publicis, le principal concurrent européen de WPP s’était dit en mesure de rejoindre dans le courant de l’année le rythme de croissance annuel du marché mondial estimé entre 3% et 3,5% pour 2015.

Des acquisitions devraient toutefois augmenter le rythme de croissance de WPP. Selon son directeur général, le groupe britannique est prêt à consacrer 300 à 400 millions de livres par an pour réaliser des acquisitions, un montant conforme à ses habitudes. WPP vise avant tout des acteurs de taille petite ou moyenne, sur de nouveaux marchés ou de nouveaux segments.

L’intégration de ces agences devrait apporter 2% de croissance supplémentaire du chiffre d’affaires en 2015, indique WPP. L’effet positif sur le bénéfice par action est estimé par JPMorgan entre 3% et 4% avec un levier important sur la création de valeur. Les analystes de la banque rappellent qu’entre 2009 et le premier semestre 2014, les acquisitions de WPP ont dégagé un retour sur capitaux employés de 12% contre un coût moyen pondéré du capital de 7%.

Cette enveloppe consacrée aux acquisitions ne prend pas en compte une opération stratégique de plus grande ampleur comme la récente prise de participation de 20% au capital de ComScore, qui a mobilisé à elle seule 300 millions de dollars.

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