Watson et Actavis donnent naissance au numéro 3 mondial des génériques

Le laboratoire américain déboursera en cash 4,25 milliards d’euros pour renforcer sa position hors de son marché domestique
Bruno de Roulhac

Après plusieurs semaines de rumeurs, l’américain Watson a annoncé cette nuit le rachat du «génériqueur» suisse Actavis pour 4,25 milliards d’euros en numéraire. Ce dernier appartient au milliardaire islandais Bjorgolfur Thor Bjorgolfsson, qui l’avait racheté sous LBO en 2007, financé par Deutsche Bank.

Ce rapprochement donne naissance au troisième groupe mondial de génériques, devant l’israélien Teva et le suisse Sandoz, filiale de Novartis, avec 8 milliards de dollars (6 milliards d’euros) de chiffre d’affaires attendu pour 2012, dont 5,7 milliards dollars dans les génériques en 2011. Actavis, qui commercialise plus de 1.000 produits dans le monde et dispose de 300 projets dans son pipeline, a dégagé l’an dernier 2,5 milliards de dollars de ventes, pour une marge opérationnelle (Ebitda) de 16,5%. Une marge bien inférieure aux 24,3% affichés l’an dernier par Watson.

Conseillé par BofA Merrill Lynch, Watson détiendra désormais 10% de son marché domestique, et sera dans le Top 3 sur 11 marchés. Le laboratoire américain renforce ainsi sa position hors des Etats-Unis, particulièrement en Europe. Les revenus internationaux (hors Etats-Unis) de génériques de Watson progresseront ainsi de 16%, pour atteindre 40% de l’ensemble.

Watson assure que l’opération sera positive pour son bénéfice par action dès la première année, avant même les synergies attendues à plus de 300 millions par an d’ici trois ans.

En 2013, l’impact est attendu à plus de 30% sur le bénéfice par action. Avec une accélération en 2014 grâce à la croissance organique et aux synergies additionnelles, notamment pour les lancements de produits sur de nouveaux marchés. Grâce aux importants cash-flows, le groupe compte réduire rapidement sa dette. Watson vise un ratio dette sur Ebitda ajusté inférieur à 3 fin 2013 (contre 3,8 fois post-opération) et autour de 2 en 2014, et compte sur le maintien de sa note de crédit en catégorie investissement par les agences de notation, actuellement à «BBB» pour S&P et Fitch, et un cran en-dessous pour Moody’s.

Sur les 4,25 milliards d’euros de l’acquisition, 4,15 seront payés en cash, refinancés par endettement. Watson a déjà des engagements de 6 milliards de dollars pour un prêt-relais auprès de BoA Merrill Lynch et de Wells Fargo.

En fonction des résultats, les actionnaires d’Actavis pourraient recevoir jusqu’à 5,5 millions d’actions Watson, soit 250 millions d’euros sur la base d’un cours de Watson à 60 dollars.

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