
Volkswagen met fin à la crise ouverte entre ses deux principaux dirigeants
Volkswagen semble avoir réussi à mettre fin au climat de crise qui régnait depuis dix jours à sa tête. Après les attaques soudaines et inattendues de Ferdinand Piëch, président du conseil de surveillance, à l’encontre du président du directoire Martin Winterkorn, les membres du présidium du conseil de surveillance «vont proposer à l’ensemble du conseil de prolonger le contrat de Martin Winterkorn» au-delà de son échéance actuelle de fin 2016, a fait savoir vendredi le constructeur allemand.
Composé de six personnes sur un total de vingt membres au conseil, ce comité restreint, dont fait partie Ferdinand Piëch, «attache une grande importance à ce que Martin Winterkorn poursuive sa tâche avec autant d’ardeur et de succès que jusqu'à présent». Ce dernier jouit en conséquence du «soutien sans réserve» du comité, conclut le bref communiqué.
Les critiques exprimées par Ferdinand Piëch contre son ancien protégé portaient principalement sur la performance récente jugée insuffisante du groupe sur le marché américain. Au premier trimestre 2015, Volkswagen a vendu 2,5 millions de voitures, ce qui représente une hausse de 1,8% d’un an sur l’autre. «Nous avons connu une bonne dynamique en Europe occidentale», a déclaré Christian Klingler, membre du directoire en charge des ventes, en ajoutant que les marchés d’Europe centrale et orientale restaient difficiles, tout comme l’Amérique latine.
Martin Winterkorn, à la tête du groupe allemand depuis 2007, a pu compter sur le soutien de Wolfgang Porsche, membre du conseil de surveillance et cousin de Ferdinand Piëch, sur celui de l’Etat régional de Basse-Saxe, ainsi que sur les syndicats qui détiennent la moitié des sièges au conseil de surveillance. «Il est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut», a résumé Bernd Osterloh, président du comité central d’entreprise.
«L’extension de la durée du mandat de Martin Winterkorn renforce clairement sa position», commente Daniel Schwartz, analyste à la Commerzbank. Le fait de pouvoir s’appuyer sur un dirigeant incontesté est d’autant plus crucial que Volkswagen s’est donné comme objectif de ravir cette année à Toyota la place de premier constructeur mondial. Cette décision constitue par ailleurs un camouflet inédit infligé à Ferdinand Piëch, qui célébrait vendredi son 78e anniversaire. Alors que le mandat de ce dernier à la tête du conseil doit se terminer en avril 2017, sa succession reste cependant toujours ouverte.
Plus d'articles du même thème
-
La Banque de France ajuste ses prévisions à la baisse
L'institution évoque un contexte national incertain et des hypothèses plus défavorables qu’auparavant concernant l’environnement international. -
La Fed va reprendre ses baisses de taux en plein bras de fer avec Donald Trump
Les marchés parient sur une diminution de 25 points de base. Mais le Comité monétaire, dont on ne connaissait pas encore la composition lundi après-midi, pourrait faire l’objet de dissensions historiques, avec des voix en faveur d'un doublement de cette baisse, et d’autres pour le maintien des taux. -
Le marché des placements privés obligataires en euro décolle avec AT&T
Le géant des télécoms américain a émis 2,25 milliards d'euros et réalisé la plus importante transaction depuis sept ans sur ce segment, qui bénéficie aussi de la forte liquidité sur le marché obligataire.
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
- Armani pourrait se vendre à un groupe français
Contenu de nos partenaires
-
Wall Street grimpe avant la décision de la Fed, la tech portée par l’optimisme
Washington - La Bourse de New York a terminé en hausse lundi, poussée par la perspective d’un assouplissement monétaire de la banque centrale américaine (Fed) dès mercredi, sur fond de bonnes nouvelles pour le secteur de la tech. L’indice Nasdaq (+0,94% à 22.348,75 points) et l’indice élargi S&P 500 (+0,47% à 6.615,28 points) ont tous les deux touché de nouveaux sommets en clôture. Le Dow Jones a gagné 0,11%. Tous les yeux sont rivés sur la réunion du comité monétaire de la Fed (FOMC) qui doit avoir lieu mardi et mercredi. «Les attentes d’une reprise du cycle de baisses des taux (...) renforcent la confiance des investisseurs», résume Jose Torres, d’Interactive Brokers. Les taux directeurs de la Fed sont depuis décembre compris entre 4,25% et 4,50%, l’inflation aux États-Unis restant nettement supérieure à la cible à long terme fixée par la Fed (2%). Mais les derniers rapports officiels sur l’emploi ont semblé convaincre les responsables monétaires que l’urgence était désormais de voler au secours du marché du travail. Les investisseurs s’attendent donc à une diminution d’un quart de point à l’issue de la réunion du FOMC. Surtout, ils «tenteront de déterminer (...) s’il s’agit d’une mesure ponctuelle» ou non, commente Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. Les opérateurs scruteront ainsi les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, et seront très attentifs à l’actualisation des anticipations de court et moyen termes des membres de l’institution. Pour le moment, la place américaine escompte également des baisses lors des réunions d’octobre et de décembre, qui ramèneraient les taux dans une fourchette comprise entre 3,50% et 3,75%, selon l’outil de veille CME Fedwatch. Une politique monétaire accommodante est généralement favorable aux actions, car elle permet aux entreprises de se financer à moindre coût, ce qui améliore les perspectives d’investissements et donc de croissance. Sur le marché obligataire, vers 20H20 GMT, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans atteignait 4,04%, contre 4,06% vendredi en clôture. Côté entreprises, Wall Street a été portée par certains grands noms du secteur technologique américain. Le constructeur de voitures électriques Tesla (+3,62% à 410,46 dollars) a gagné du terrain, alors que le patron de l’entreprise Elon Musk a acheté pour environ un milliard de dollars d’actions. Alphabet -maison mère de Google- a brillé (+4,49% à 251,61 dollars) et dépassé le seuil symbolique des 3.000 milliards de capitalisation boursière, derrière Nvidia, Microsoft et Apple. L’entreprise a profité au début du mois de septembre d’une décision judiciaire lui permettant de conserver son navigateur Chrome. La start-up américaine spécialisée dans l’informatique à distance («cloud computing») CoreWeave a franchement progressé (+7,60% à 120,47 dollars) après avoir donné des détails sur son contrat avec le géant des semiconducteurs Nvidia, qu’elle évalue à plus de 6 milliards de dollars. Après deux jours de négociations menées à Madrid, la Chine et les États-Unis sont parvenus à un accord sur TikTok prévoyant que la plateforme passe sous pavillon américain. Oracle, qui héberge les données de l’application TikTok US sur ses serveurs et pourrait faire partie des repreneurs, a profité de cette annonce (+3,42% à 302,18 dollars). Les investisseurs attendent par ailleurs l’introduction en Bourse du site de revente de billets sportifs et d'événements et spectacles StubHub, qui doit avoir lieu dans la semaine. Nasdaq © Agence France-Presse -
Tribune libre
L'hymne de la révolte ou de l’adhésion : comment la musique relie les hommes
La musique est un canal d’informations à prendre en considération, un vecteur social fort -
Avantages des ex-Premiers ministres supprimés : Sébastien Lecornu met fin aux privilèges dès 2026
Paris - Fini le chauffeur et la voiture de fonction "à vie» pour les anciens de Matignon: les avantages octroyés aux ex-Premiers ministres seront «supprimés» dès 2026, a annoncé lundi Sébastien Lecornu, concrétisant l’une de ses premières promesses, très symbolique pour l’opinion. Il n’est «pas concevable» que les anciens ministres «puissent bénéficier d’avantages à vie en raison d’un statut temporaire», a écrit le locataire de Matignon sur X, confirmant la mise en place de cette réforme dès le 1er janvier 2026. «La protection policière ne sera accordée aux anciens Premiers ministres et ministres de l’Intérieur que pour une durée limitée, et reconduite en fonction de la réalité du risque. Tous les autres moyens mis à disposition des anciens Premiers ministres à vie le seront dorénavant pour une durée limitée», a expliqué M. Lecornu sur ce réseau social. Sollicité par l’AFP, Matignon a expliqué que le gouvernement avait préparé une «instruction» à destination du Secrétariat général du gouvernement, en vue de revoir le décret du 20 septembre 2019, qui avait déjà restreint les privilèges accordés aux anciens Premiers ministres. Ces derniers peuvent actuellement se voir octroyer «sur leur demande, un véhicule de fonction et un conducteur automobile», à la charge de l’Etat. Ils peuvent aussi bénéficier d’un «agent pour leur secrétariat particulier» pendant dix ans à compter de la fin de leurs fonctions et au plus tard jusqu'à ce qu’ils atteignent l'âge de 67 ans. Des avantages qui ne s’appliquent pas pour les «ex» de Matignon lorsque ces derniers disposent déjà de ces privilèges via leur mandat (parlementaire ou local) ou leur fonction publique. «Mettre fin aux derniers privilèges» Une autre instruction du chef du gouvernement à l’attention de la Direction générale de la police nationale (DGPN) permettra de créer «un cadre» relatif à la «protection policière» des anciens Premiers ministres et ministres de l’Intérieur, a détaillé Matignon. «On ne peut pas demander aux Français de faire des efforts si ceux qui sont à la tête de l'État n’en font pas. La réforme, ce n’est pas toujours pour les autres , cela crée la suspicion», avait lancé Sébastien Lecornu dans un entretien donné à plusieurs titres de la presse régionale durant le week-end. «Beaucoup de choses ont été réglées pour les anciens présidents de la République. Je vais donc mettre fin aux derniers privilèges», avait-il encore promis, quelques jours seulement après sa prise de fonctions à Matignon, durant laquelle il s'était inquiété du «décalage» observé entre la vie politique et la vie «réelle» des Français. Le Premier ministre, nommé mardi par Emmanuel Macron après la chute de François Bayrou, met ainsi en musique l’une de ses premières promesses, alors qu’il consulte en parallèle les forces politiques, syndicales et patronales en vue de former un gouvernement susceptible de survivre aux menaces de censure des oppositions. Il doit aussi batailler contre une opinion publique très défiante vis-à-vis de sa nomination, même si les chiffres de confiance des Français à son égard varient selon les instituts de sondage. Son prédécesseur, François Bayrou, avait déjà annoncé vouloir passer au crible ces privilèges ministériels: il avait confié fin août une mission à l’ex-député socialiste René Dosière pour identifier les «avantages indus, excessifs, inacceptables» dans un contexte de dérapage des finances publiques. En réalité, l'économie à espérer de ces annonces est dérisoire par rapport aux dizaines de milliards d’euros recherchées par les gouvernements successifs. Les privilèges accordés au titre du décret de 2019 (chauffeur, secrétariat, véhicule) ont coûté 1,58 million d’euros à l’Etat en 2024, selon le gouvernement. Un montant auquel il faut ajouter les dépenses de protection policière, évaluées à 2,8 millions d’euros par an dans un rapport parlementaire de 2019. Antoine MAIGNAN © Agence France-Presse