Vivarte doit déjà ajuster un covenant de sa nouvelle dette

Pénalisé par un automne doux, le groupe de vêtements a demandé à ses créanciers un aménagement de son covenant d’Ebitda.
Olivier Pinaud

La reprise de Vivarte ne s’annonce pas de tout repos pour les anciens créanciers du groupe, devenus ses premiers actionnaires lors de la restructuration de la dette. Un mois après la signature définitive de la procédure de conciliation, la chaîne de magasins de vêtements et de chaussures (La Halle, Naf Naf, Minelli…) ne respectait pas fin novembre le covenant d’Ebitda minimum attaché aux 500 millions d’euros de dette dite new money levée lors de la restructuration, a appris L’Agefi. Ce covenant est testé à la fin de chaque trimestre, sur la base d’un Ebitda annuel calculé sur douze mois glissants.

«La direction de Vivarte a demandé par anticipation un aménagement du covenant aux détenteurs de la dette new money», confirme un représentant des nouveaux actionnaires de référence, les fonds Alcentra, Babson, Golden Tree et Oaktree. L’accord ne devrait pas poser de réelle difficulté. Ces actionnaires sont aussi les principaux détenteurs de cette dette super senior. «Cette demande d’aménagement ne concerne pas le covenant attaché au niveau de liquidité de Vivarte, l’indicateur prioritaire du groupe», précise le représentant des fonds. Destinée à financer le plan de relance de Vivarte, la dette super senior apportée par les fonds actionnaires leur assure une rémunération de 4% sur l’Euribor agrémentée d’un intérêt capitalisé (PIK) de 7%. De quoi compenser partiellement les 2 milliards de dette qu’ils ont effacés.

Les covenants de la dette new money ont été définis au printemps, au moment des négociations sur la conciliation. Depuis, les résultats de Vivarte ont fortement dérapé, dans un contexte de marché dégradé pour le secteur de l’habillement en raison d’un mauvais été et d’un début d’automne trop doux pour inciter les consommateurs à s’habiller pour l’hiver. Selon une source interne, La Halle, dont l’Ebitda a viré au rouge lors du dernier exercice clos fin août, accuserait un retard de 30 millions d’euros sur son objectif d’Ebitda.

Ces difficultés inquiètent les détenteurs du solde de dette senior qui a échappé à la restructuration. Sur les 2,8 milliards d’euros de dette, seuls 780 millions ont survécu. Depuis la signature définitive de la conciliation fin octobre, la valeur de cette dette résiduelle s’est effondrée. La semaine dernière, des blocs ont été proposés à 49,33 centimes de l’euro, alors qu’elle cotait encore 85 centimes de l’euro début novembre.

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