Veolia est désormais en mesure de renouer avec une croissance plus sélective

La réorganisation de ses activités a permis au groupe de services à l’environnement de baisser ses coûts et de se désendetter plus vite que prévu
Yves-Marc Le Réour

Le renouvellement proposé du mandat d’Antoine Frérot comme PDG de Veolia, pour une période de 4 ans, a sans doute contribué à la flambée de 8,2% de l’action hier. Mais les effets tangibles de la réorganisation du groupe ont forcément rassuré aussi les investisseurs. Le spécialiste des services à l’environnement enregistre certes en 2013 une perte nette de 135 millions d’euros, qui tient compte de 141 millions de provisions pour restructuration et d’une dépréciation de survaleurs sur l’activité de propreté en Allemagne à hauteur de 150 millions.

Mais des réductions de coûts supérieures aux objectifs affichés fin 2011 se sont traduites par une progression de 16,9% du résultat opérationnel récurrent à 922 millions. Veolia est donc confiant dans sa capacité à atteindre 750 millions d’économies de coûts cumulées en 2015. Sa dette nette a diminué en 2013 de 24% à 8,2 milliards grâce à un repli des investissements, un bon contrôle du BFR, une émission hybride de 1,4 milliard et 1,2 milliard de désinvestissements. Il a ainsi atteint avec un an d’avance son objectif d’un effet de levier ajusté de 2,5 fois.

Un niveau jugé «soutenable» par Antoine Frérot qui n’anticipe donc plus de cessions significatives pour Veolia, hormis celle de sa part de 50% dans Transdev toujours bloquée par le dossier SNCM (filiale à 66% de Transdev).Veolia «n’apportera plus aucun financement» afin de soutenir le transporteur maritime pour lequel il préconise une mise sous protection judiciaire, afin que ce dernier puisse se mettre à l’abri d’une demande de remboursement de 440 millions d’aides publiques jugées illicites par Bruxelles.

Après avoir recentré son activité sur environ 45 pays (contre plus de 70 en 2011), Veolia va déployer une stratégie de croissance «sélective, profitable et durable», c’est-à-dire moins capitalistique, en grande partie organique et ciblant davantage la clientèle industrielle.

Pour l’exercice en cours, il anticipe une hausse «significative» de son chiffre d’affaires, du résultat opérationnel et du bénéfice net récurrents, ainsi qu’une progression de 10% de sa capacité d’autofinancement opérationnelle. Sa trésorerie disponible hors cession devrait lui permettre de payer intégralement son dividende en cash à l’horizon 2015. Au titre de 2013, le groupe proposera 0,70 euro par action, payable en numéraire ou en actions, et envisage un montant «au moins égal» au titre de 2014.

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