Vallourec engage un violent mouvement de contraction

Pour restaurer la rentabilité de ses capitaux, le groupe taille dans ses coûts et dans ses investissements. Il se dit prêt à frapper plus fort s’il le faut.
Olivier Pinaud
Vallourec fabrique des tubes en acier sans soudure pour l’industrie pétrolière et gazière. © DR
Réjane REIBAUD  - 

Moins d’effectifs, moins d’investissements mais toujours autant de dividende. Alors qu’il s’engage dans une phase de contraction, le fabricant de tubes en acier sans soudure pour l’industrie pétrolière et gazière maintient à 0,81 euro par action son dividende, soit un montant total de l’ordre de 125 millions d’euros, couvert par le flux de trésorerie.

«Il n’est pas illégitime de distribuer une partie du cash-flow aux actionnaires qui nous ont accompagnés et qui ont déjà subi des baisses de dividendes», défend Philippe Crouzet, le président du directoire de Vallourec. Le dividende avait baissé de 1,3 à 0,69 euro par action entre 2011 et 2012, avant de remonter en 2013 à 0,81 euro.

«Il est important d’envoyer un message positif au marché», insiste Philippe Crouzet qui a fait de «la création de valeur la priorité» du groupe. Avec les sacrifices que cela impose. Le plan d’économies de 350 millions d’euros en année plein d’ici à 2017, qui entraînera la suppression de 1.400 emplois dans le monde, soit 7% des effectifs totaux, «doit nous permettre d’absorber les chocs actuels mais surtout de restaurer notre compétitivité», lance le président du directoire.

La diminution des investissements, dont l’enveloppe annuelle tombera à 350 millions d’euros, 100 millions de moins qu’auparavant, résulte aussi d’une plus grande discipline financière. Contrecarré par la crise, le précédent plan d’investissement de Vallourec n’a pas été totalement couronné de succès. Environ la moitié des 1,1 milliard d’euros de dépréciation d’actifs confirmée hier concerne VSB, la filiale brésilienne du groupe, qui comprend notamment la coentreprise avec Nippon Steel & Sumitomo Metal. Lancé en 2011, cet investissement de 1 milliard de dollars était censé répondre à la croissance mondiale. La chute du marché l’a pris à revers.

Vallourec cherche à s’ajuster à un marché de l’énergie en mutation, encore plus chamboulé par la chute de moitié des cours du pétrole depuis juin 2014. «Il s’agit d’un vrai test pour le marché américain des hydrocarbures non conventionnels qui connaît là son premier retournement de cycle», explique Philippe Crouzet. L’objectif ultime du plan vise à ce qu’en 2018 les capitaux employés rapportent plus qu’ils ne coûtent. Cela n’a plus été le cas pour Vallourec depuis 2010. Et pour y arriver, le dirigeant se dit prêt à frapper «encore plus fort s’il le faut, sans tabou».

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