Une nouvelle tentative de putsch agite le conseil de Veolia

A la tête de 6,3% du capital, la famille Dassault manoeuvrerait pour destituer Antoine Frérot dont le mandat arrive à échéance en avril
Olivier Pinaud

Antoine Frérot va une nouvelle fois devoir défendre son siège de PDG de Veolia Environnement. Depuis quelques jours, la famille Dassault, en moins-value sur la part de 6,3% qu’elle détient au capital du groupe de distribution d’eau et de recyclage, manoeuvre en coulisses pour tenter de rallier plusieurs administrateurs à sa cause et tenter de mettre en échec Antoine Frérot.

Le timing est bien choisi : le mandat d’administrateur du PDG de Veolia arrive à échéance lors de l’assemblée générale du 24 avril 2014. La famille Dassault, représentée au conseil par Olivier Costa de Beauregard, avec Thierry Dassault en plus comme censeur, pousserait l’arrivée de David Azéma, actuel directeur général de l’Agence des participations de l’Etat. Une perspective qui ne déplairait pas à certains administrateurs de Veolia qui pourraient ainsi espérer prendre la présidence du conseil et laisser la direction générale à David Azéma. Le conseil est composé de 17 membres, dont 13 sont qualifiés d’indépendants.

Les protagonistes de cette nouvelle tentative de putsch contre Antoine Frérot, révélée en fin de semaine dernière par le site internet de l’hebdomadaire Le Point, ne font aucun commentaire. Les services du Premier ministre, soupçonnés de pousser la nomination de David Azéma, ont démenti toute interférence dans la vie d’entreprises privées. L’Etat est indirectement actionnaire de Veolia, via les 9,3% détenus par la Caisse des dépôts. Celle-ci est présente au conseil avec Olivier Mareuse.

En 2012 déjà, plusieurs administrateurs proches de l’ancien PDG de Veolia, Henri Proglio, avaient tenté d’imposer Jean-Louis Borlot à la tête du groupe. Antoine Frérot avait profité de l'échec de ce putsch pour remodeler le conseil d’administration plus à sa main. Depuis, les tensions n’ont pas disparu, notamment en raison de la stagnation persistante du cours de Bourse. A 12 euros, il est quasiment au même niveau que durant l'été 2011, en plein coeur de la crise de la zone euro, lorsque la famille Dassault avait mobilisé plusieurs millions d’euros pour moyenner à la baisse. Elle est entrée au capital dans le courant de 2008, alors que le cours de l’action du groupe de services à l’environnement était deux fois plus élevé qu’actuellement.

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