Une acquisition de taille paraît désormais moins probable pour Vivendi

Le groupe disposera d’une trésorerie importante, même après le versement des dividendes exceptionnels, mais va devoir se concentrer sur sa propre croissance.
Olivier Pinaud

En répondant partiellement aux demandes de son actionnaire Psam, Vivendi va devenir une vraie valeur de rendement. Le groupe de médias va verser 5 euros par action sur les années 2015, 2016 et 2017, soit un rendement d’un peu plus de 21% au cours de mercredi soir. «Même si le versement d’un dividende supplémentaire n’augmente pas nécessairement la valeur, la nouvelle est positive pour la perception du groupe», estiment les analystes d’UBS. Le cours de Bourse a gagné 0,95% hier à 23,88 euros.

Même s’ils ont toujours du mal à y voir clair dans les intentions de Vincent Bolloré, le président du conseil de surveillance de Vivendi et premier actionnaire avec 14,52% du capital, les analystes estiment, dans leur grande majorité, que le versement à venir de 6,7 milliards d’euros de dividende annule de fait la probabilité d’une acquisition de grande ampleur. En supposant que le plan de rachats d’actions de 2,7 milliards d’euros qui sera voté lors de l’assemblée générale du 17 avril soit mis en œuvre, ce qui paraît toutefois peu probable compte tenu de ses caractéristiques, les analystes d’UBS calculent que Vivendi disposera en 2017 de 5 milliards d’euros de cash nets. Confortable, mais insuffisant pour se lancer à l’assaut d’un mastodonte européen des médias.

Dans une déclaration au Financial Times, Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de Vivendi, a d’ailleurs démenti les vues qu’on prêtait au groupe sur les Britanniques Sky et ITV. Attractifs, ces deux groupes de télévision sont financièrement hors de portée de Vivendi, qui plus est après l’augmentation du dividende exceptionnel. Sky pèse quasiment 25 milliards d’euros en Bourse, plus des trois-quarts de la valeur de Vivendi. Moins cher, ITV vaut tout de même 14,5 milliards d’euros.

Selon les analystes de Kepler Cheuvreux, Vivendi «va s’attacher à relancer sa croissance organique, aujourd’hui proche de zéro». L’an dernier, le chiffre d’affaires de Vivendi a plié de 1,5%. «Même si nous avons confiance dans la capacité de la direction à créer de la valeur à long terme, le moyen pour y parvenir reste peu clair et les fondamentaux sont compliqués», indique Exane BNP Paribas.

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