Un nouveau projet de fusion dans les engrais agite le marché

Le néerlandais OCI gagnait plus de 14% hier, après la confirmation par l’américain CF Industries de discussions en cours.
Bruno de Roulhac

La consolidation du secteur des engrais reste d’actualité. Le producteur américain d’engrais CF Industries a confirmé hier poursuivre des discussions avec le groupe chimique néerlandais OCI en vue d’un éventuel rapprochement de certaines de leurs activités. Pour sa part, OCI a confirmé être en négociations, mais n’a pas nommé son interlocuteur. L’un et l’autre n’en ont pas révélé davantage. Toutefois, les activités d’OCI en Egypte et en Algérie n’entreraient pas dans le cadre de cet accord, selon une source proche du dossier citée par Bloomberg.

Avec la confirmation de ces rumeurs de marché, l’action OCI a rebondi lundi de 14,11% à Amsterdam, valorisant le groupe 6,5 milliards d’euros, tandis que CF Industries cédait hier 5% en séance, capitalisant 15,3 milliards de dollars.

Par cette opération, CF Industries chercherait à bénéficier du régime d’inversion fiscale, selon le Wall Street Journal. OCI, contrôlé par la famille Sawiris, et qui a fait l’objet d’une scission des activités de construction d’Orascom en début d’année, est de droit néerlandais, plus avantageux fiscalement que le régime américain.

Si un tel rapprochement permettrait de dégager des synergies opérationnelles et des économies de coûts – OCI ayant ainsi notamment accès au réseau de distribution de CF Industries aux Etats-Unis – il soulèverait des «questions antitrust potentielles» avec 60% du marché américain de l’engrais uréique, selon JP Morgan Cazenove. Les ventes combinées des deux groupes atteindraient 7,4 milliards de dollars en 2015, pour 3,2 milliards d’Ebitda, soit une marge de 43%.

CF Industries avait déjà tenté de s’allier au norvégien Yara International pour créer le leader mondial des engrais azotés, mais les deux groupes ont mis fin à leurs discussions en octobre dernier. Si les deux partenaires avaient identifié d’importantes synergies, la lutte américaine contre l’inversion fiscale aurait notamment fait échouer le dossier, rendu plus sensible par la présence de l’Etat norvégien au capital de Yara. En novembre, le directeur général de CF Industries, Tony Will, avait expliqué que le secteur était «fortement fragmenté» et qu’il était toujours intéressé par l’achat d’actifs de production, plutôt que de les construire.

Le secteur reste agité avec le rejet la semaine dernière, par le producteur allemand de potasse K+S, de l’offre du canadien Potash pour un montant de 7,9 milliards d’euros, qui a été jugée insuffisante.

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