Un nouveau président exécutif devra mener à bien le redressement de la Saur

Olivier Brousse a démissionné de son poste. La restructuration de la dette l’an dernier avait fait naître des tensions entre direction et créanciers
Olivier Pinaud

La Saur change une nouvelle fois de gouvernance. Un an après le départ de Michel Bleitrach, et six mois après une restructuration financière éprouvante, le numéro trois français des réseaux collectifs d’eau a annoncé hier la démission d’Olivier Brousse, son président exécutif. Directeur général de la Saur depuis 2008, il avait repris le siège de Michel Bleitrach l’an dernier. Selon le conseil de surveillance de Hime, la holding de contrôle de la société, Olivier Brousse a décidé de «poursuivre de nouvelles perspectives professionnelles». Elles pourraient le conduire en Angleterre, glisse une source proche, sans plus de précision.

Olivier Brousse restera encore quelque temps dans l’entreprise pour une durée à déterminer avec Jean-Pierre Rodier, le président du conseil de surveillance, afin de passer les commandes à Jérôme Le Conte. Membre du conseil de surveillance, cet ancien dirigeant de Veolia assurera l’intérim, le temps que le comité des nominations, présidé par Jean Peyrelevade, désigne un nouveau président exécutif.

Selon le groupe d’eau, la démission d’Olivier Brousse n’est pas liée à d’éventuels mauvais résultats. Le budget 2014, élaboré par l’ancien président exécutif, est ainsi jugé par le conseil de surveillance «conforme au plan de marche prévu dans le cadre de la restructuration» de la dette de Hime réalisée l’an dernier. Sa démission a toutefois surpris les salariés hier alors qu’Olivier Brousse devait leurs présenter les vœux de la direction pour 2014.

Arraché après six mois de tractations acharnées, l’accord de restructuration de la dette de Hime a pu laisser des traces entre la direction et les créanciers, aujourd’hui devenus les actionnaires de la société. Par ailleurs, s’il a permis d’annuler la moitié de la dette senior pour la ramener à 900 millions d’euros et de renforcer le bilan via de la dette subordonnée, le plan n’a pas transformé les conditions d’activité de la Saur. Déjà pénalisé par une baisse structurelle de la consommation, le marché français de l’eau connaît une déflation forte sur les prix ces dernières années en raison de la renégociation de nombreux contrats avec les collectivités locales.

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