Ubisoft arbitre favorablement entre Schuldschein et EuroPP

L'éditeur de jeux vidéo a placé 200 millions d’euros de dette privée sous format allemand à des conditions plus avantageuses que ses deux EuroPP.
Olivier Pinaud

Après deux EuroPP, l’un de 20 millions d’euros fin 2012 suivi de 40 millions mi-2013, Ubisoft franchit un nouveau cap en matière de désintermédiation de sa dette. L’éditeur de jeux vidéo a placé 200 millions d’euros à 5 ans sur le marché allemand de la dette privée. «Le Schuldschein était plus compétitif en termes de conditions financières qu’un EuroPP», reconnaît Alain Martinez, le directeur financier d’Ubisoft. 50 millions d’euros ont été placés à taux fixes et 150 millions avec un coupon variable.

Le coût de financement moyen à l’émission s’élève à 1,8%, un niveau que le groupe aurait certainement eu du mal à obtenir sur le marché de l’EuroPP. Légèrement plus longs, 6 ans et 5 ans et demi, les EuroPP de 2012 et 2013 portent des coupons de 4% et 3%.

La baisse des taux et l’évolution favorable des spreads depuis 2013 ont nécessairement joué dans la fixation des coupons du Schuldschein par rapport aux précédents EuroPP. Mais d’autres éléments expliquent cette différence de compétitivité. «L’écart de prix entre EuroPP et Schuldschein a tendance à se combler. Mais le marché allemand dispose d’une base d’investisseurs plus large et plus diversifiée, avec des investisseurs asiatiques par exemple. Cela lui permet de bénéficier de liquidités plus abondantes», indique Frédéric Catelon, managing director global capital markets à la Société Générale, qui a arrangé le Schuldschein d’Ubisoft avec Commerzbank.

11,5 milliards d’euros ont ainsi été levés sur le marché allemand de la dette privée en 2014, soit près de 3 fois plus que sur l’EuroPP dont les origines sont beaucoup plus récentes que celles du Schuldschein. Cette profondeur a permis à Ubisoft de doubler la taille finale de son placement par rapport à ses ambitions initiales.

«Fin mars, Ubisoft affichera une situation de trésorerie positive. Ces nouveaux fonds serviront à financer des investissements internes et des acquisitions», indique Alain Martinez. «Nous n’avions pas la nécessité d’obtenir une maturité plus longue. Notre objectif, lors d’une acquisition, est d’assurer le retour sur investissement de l’opération en moins de cinq ans», ajoute le directeur financier de l’éditeur de jeux vidéo.

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