Toshiba veut tourner la page après son scandale comptable

Le groupe japonais a publié une perte nette de 283 millions d’euros en 2014-2015. Entre 2008 et 2009, le bénéfice a été surestimé de 1,2 milliard d’euros.
Bruno de Roulhac

Après avoir reporté à deux reprises la publication de ses résultats annuels, Toshiba vient enfin de dévoiler les comptes de son exercice clos fin mars 2015. Affecté par une série d’erreurs comptables, le conglomérat industriel japonais a publié une perte nette de 37,8 milliards de yens (283 millions d’euros). Un déficit bien loin du bénéfice attendu de 120 milliards de yens avant que le scandale comptable n’éclate. Sur l’exercice écoulé, les ventes ont progressé de 2,6% à 6.656 milliards de yens (49,9 milliards d’euros), mais le bénéfice d’exploitation a perdu 34% à 170 milliards de yens (1,3 milliard d’euros).

Au regard de la situation interne de l’entreprise, Toshiba s’est refusé à donner des prévisions pour l’exercice 2015-2016, mais promet de communiquer «dès que la situation le permettra».

Le conglomérat nippon, présent aussi bien dans le nucléaire que dans l’électroménager et l’informatique, avait annoncé en avril avoir lancé une enquête interne sur des soupçons d’irrégularités comptables. En mai dernier, il estimait que les bénéfices des trois exercices, de 2011-2012 à 2013-2014, devaient être revus en baisse d’au moins 50 milliards de yens. En juin, la perte estimée a été relevée à 55 milliards et début juillet au-delà des 100 milliards, le groupe découvrant de nouvelles erreurs. Mi-juillet, le rapport indépendant évaluait la surestimation du bénéfice net à 151,8 milliards entre 2008 et 2014, un chiffre arrondi à 155 milliards (1,2 milliard d’euros) en septembre, soit trois fois l’estimation initiale.

Face à ce scandale, le PDG de Toshiba, Hisao Tanaka, a été contraint à démissionner mi-juillet, alors qu’il était au courant de cette manipulation comptable, selon l’enquête indépendante, qui a également mis en lumière de lourds problèmes de gouvernance.

Le conseil de Toshiba sera désormais présidé par Shinzo Maeda, l’ancien président de Sisheido, et comptera 11 membres, au lieu de 16 auparavant, dont au moins la moitié viendront de l’extérieur de l’entreprise. Leurs candidatures devront être ratifiées par l’assemblée générale du 30 septembre prochain.

Au-delà de cette perte comptable, Toshiba pourrait se voir infliger une amende de 91 millions d’euros par les autorités boursières japonaises pour avoir abusé de la confiance des investisseurs, selon le quotidien Nikkei. Toshiba a provisionné 63 millions d’euros pour ce risque d’amende.

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