Sunrise veut lever 1,35 milliard de francs pour se désendetter

Les conditions de l’introduction en Bourse de l’opérateur suisse donnent une fourchette de valeur comprise entre 2,8 et 3,3 milliards d’euros.
Antoine Landrot

L’envolée du franc suisse et la chute de la Bourse à Zurich n’ont pas perturbé CVC Capital Partners dans son projet de cotation de Sunrise Communications, annoncé le 14 janvier dernier. Les détails communiqués hier par le deuxième opérateur de téléphonie suisse font apparaître une valeur inférieure aux premières estimations.

Sunrise a fixé une fourchette de prix comprise entre 58 et 78 francs par action, soit une capitalisation totale de 2,8 à 3,3 milliards de francs (soit 2,75 et 3,25 milliards d’euros). On est donc loin des 5 milliards parfois espérés, anticipation établie à partir d’un multiple de 8 fois l’Ebitda, proche du rival coté Swisscom. L’IPO (menée par Deutsche bank et UBS, avec le concours de Morgan Stanley et Berenberg) valorise Sunrise entre 4,5 et 5,3 fois son Ebitda annuel au 30 septembre 2014. CVC Capital Partners, qui contrôle environ 90% de l’opérateur, avait acquis l’entreprise en 2010 pour 3,3 milliards de francs, dette comprise.

L’opération consistera en une émission primaire de 17,3 à 23,3 millions d’actions par Sunrise (pour environ 1,35 milliard de franc) et une vente de 4,3 millions de titres par CVC, assortis d’une option de surallocation représentant 15% de la taille de l’émission. Une fois l’IPO menée à bien, le flottant représentera entre 51,1 et 57,2% avant l’exercice de l’option et entre 58,8% et 65,7% en cas d’exercice intégral de l’option, précise le groupe. La cotation débutera au plus tard le 6 février.

La participation de CVC pourra descendra jusqu’à 33%, en fonction de l’exercice de l’option, a indiqué le directeur général Libor Voncina. La période de lock-up du fonds est de six mois. Les turbulences qu’a traversées la confédération à la suite de l’abandon du plancher de parité du franc n’ont pas entamé la confiance des dirigeants. Ces derniers ont affirmé que la réévaluation du franc pouvait avoir un effet positif sur la société, dont la majorité de la dette est libellée en euro, tandis qu’elle génère ses revenus en francs.

La dette nette de Sunrise, qui représente 4,7 fois son Ebitda, est sa principale préoccupation. A ce propos, «le produit de l’émission primaire servira au désendettement de l’entreprise et réduira substantiellement le coût de sa dette», indique la société, qui a confirmé sa prodigalité à l’égard de ses futurs actionnaires: versement d’un dividende d’au moins 135 millions de francs au titre de l’exercice 2015 et distribution d’au moins 65% de ses flux de trésorerie disponibles à partir de 2016.

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