
Sunrise veut lever 1,35 milliard de francs pour se désendetter
L’envolée du franc suisse et la chute de la Bourse à Zurich n’ont pas perturbé CVC Capital Partners dans son projet de cotation de Sunrise Communications, annoncé le 14 janvier dernier. Les détails communiqués hier par le deuxième opérateur de téléphonie suisse font apparaître une valeur inférieure aux premières estimations.
Sunrise a fixé une fourchette de prix comprise entre 58 et 78 francs par action, soit une capitalisation totale de 2,8 à 3,3 milliards de francs (soit 2,75 et 3,25 milliards d’euros). On est donc loin des 5 milliards parfois espérés, anticipation établie à partir d’un multiple de 8 fois l’Ebitda, proche du rival coté Swisscom. L’IPO (menée par Deutsche bank et UBS, avec le concours de Morgan Stanley et Berenberg) valorise Sunrise entre 4,5 et 5,3 fois son Ebitda annuel au 30 septembre 2014. CVC Capital Partners, qui contrôle environ 90% de l’opérateur, avait acquis l’entreprise en 2010 pour 3,3 milliards de francs, dette comprise.
L’opération consistera en une émission primaire de 17,3 à 23,3 millions d’actions par Sunrise (pour environ 1,35 milliard de franc) et une vente de 4,3 millions de titres par CVC, assortis d’une option de surallocation représentant 15% de la taille de l’émission. Une fois l’IPO menée à bien, le flottant représentera entre 51,1 et 57,2% avant l’exercice de l’option et entre 58,8% et 65,7% en cas d’exercice intégral de l’option, précise le groupe. La cotation débutera au plus tard le 6 février.
La participation de CVC pourra descendra jusqu’à 33%, en fonction de l’exercice de l’option, a indiqué le directeur général Libor Voncina. La période de lock-up du fonds est de six mois. Les turbulences qu’a traversées la confédération à la suite de l’abandon du plancher de parité du franc n’ont pas entamé la confiance des dirigeants. Ces derniers ont affirmé que la réévaluation du franc pouvait avoir un effet positif sur la société, dont la majorité de la dette est libellée en euro, tandis qu’elle génère ses revenus en francs.
La dette nette de Sunrise, qui représente 4,7 fois son Ebitda, est sa principale préoccupation. A ce propos, «le produit de l’émission primaire servira au désendettement de l’entreprise et réduira substantiellement le coût de sa dette», indique la société, qui a confirmé sa prodigalité à l’égard de ses futurs actionnaires: versement d’un dividende d’au moins 135 millions de francs au titre de l’exercice 2015 et distribution d’au moins 65% de ses flux de trésorerie disponibles à partir de 2016.
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Journée de mobilisation du 18 septembre : "La France n'a pas été bloquée", se félicite Bruno Retailleau
Paris - «La France n’a pas été bloquée» jeudi lors de la journée de mobilisation sociale, qui a rassemblé 506.000 personnes dans le pays, dont 55.000 à Paris, s’est félicité le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau. Le ministre a annoncé, peu après 20H00, 309 interpellations et 134 gardes à vue à la suite des actions et manifestations, où étaient présents «7.300 individus radicalisés, dangereux, black blocs». «Ils ont tenté, on l’a bien vu à travers les images, de troubler, de gâcher des cortèges et des manifestations mais heureusement nos forces de l’ordre» les ont «systématiquement» «contrés», a-t-il précisé lors d’un point de presse en sortant de la cellule interministérielle de crise relative à la journée de mobilisation nationale. Selon le ministre démissionnaire, 26 policiers et gendarmes ont été blessés. «Moi, je ne m’y habitue pas. Là encore, ça n’est pas normal». A Paris, le parquet a annoncé, à ce stade, 29 personnes en garde à vue, dont sept mineurs, «pour la très grande majorité, pour les infractions de participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations, violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, et port d’arme de catégorie D, cette catégorie désignant indifféremment gazeuse, couteau, etc». «On a compté à 19H00 700 actions de voie publique», c’est-à-dire «des tentatives de blocage, de filtrage ou des cortèges», a précisé Bruno Retailleau, et «140 actions de déblocages ont eu lieu, dont 18 à Paris». «Dans la quasi-totalité des cas», les manifestations se sont déroulées «dans de bonnes conditions en province, à Paris également», a-t-il encore dit. «Globalement, il y a moins de participation dans les grandes agglomérations» mais davantage «dans les plus petites agglomérations, dans des villes de province», avec «dans les cortèges beaucoup de présence syndicale et beaucoup moins (...) de présence de lycéens», a détaillé M. Retailleau. «C'étaient deux journées en une, il y avait le mouvement Bloquons tout le matin et ensuite les cortèges en fin de matinée et pendant l’après-midi», a-t-il relaté. «Les forces de l’ordre ont été très, très réactives et nous avons débloqué systématiquement celles et ceux qui prétendaient bloquer un certain nombre d’infrastructures, de lycées ou autres» et «ces interventions précisément ont permis d’assurer la libre circulation (...) sur l’ensemble des grands axes de circulation», a-t-il souligné, rappelant que 80.000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés. © Agence France-Presse