Solvay se renforce dans les composites avec le rachat de l’américain Cytec

Le chimiste belge déboursera 5,5 milliards de dollars. Il financera ce rachat par une augmentation de capital de 1,5 milliard d’euros et en obligataire.
Bruno de Roulhac

Solvay passe la vitesse supérieure. Quatre ans après le rachat de Rhodia pour 3,4 milliards d’euros, le chimiste belge s’offre l’américain Cytec, spécialiste des matériaux composites pour l’aéronautique et l’automobile, pour 5,5 milliards de dollars (5 milliards d’euros) en numéraire. Solvay offre 75,25 dollars par action, soit une prime de 28,9% sur le cours de mardi. Le groupe est conseillé par Credit Suisse et Morgan Stanley, et Cytec par JPMorgan.

Une opération «coûteuse mais qui fait sens au regard du portefeuille du groupe, et de sa génération de cash», note Kepler Cheuvreux. Le prix est «assez élevé», ajoute KBC, mais «en ligne avec les multiples des récentes opérations en chimie de spécialités», confie un proche du dossier. Avec la dette, l’opération ressort à 6,4 milliards de dollars, soit 14,7 fois l’Ebitda attendu pour 2015, ou 11,7 fois avec les synergies espérées. Le groupe table sur 100 millions d’euros de synergies annuelles d’ici trois ans, dont le coût de mise en œuvre s’élèvera à 75 millions d’euros.

Cytec a dégagé l’an dernier 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires, dont la moitié en Amérique du Nord, pour une marge opérationnelle (Rebitda) de 20%. Alors que la marge de Solvay se limitait à 17,5% en 2014, ce rachat permet d’accroître la rentabilité du groupe belge avec une marge pro forma 2014 de 17,8%, et même de 18,6% avec les 100 millions de synergies. D’autant que sur 2011-2015, Cytec a enregistré une croissance annuelle moyenne de 10% de ses ventes et de 20% de son Ebitda. En 2015, le nouvel ensemble devrait dégager 12,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour une marge de Rebitda de 18,4%.

L’opération, intégralement garantie par un crédit bancaire, devrait être financée par une augmentation de capital avec droits préférentiels de souscription de 1,5 milliard d’euros, par l’émission de 1 milliard d’euros d’obligations hybrides et par d’autres tranches obligataires émises en dollars. Une structure qui lui permettra de poursuivre sa politique de croissance du dividende tout en maintenant une notation de catégorie investissement.

Par cette opération, Solvay deviendra le numéro deux mondial des matériaux composites pour l’aéronautique. «C’est une étape très importante, mais pas la dernière dans la transformation de Solvay», a expliqué Jean-Pierre Clamadieu, président du comité exécutif de Solvay, misant sur une poursuite des cessions et des acquisitions.

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