
Scindé de BHP Billiton, South32 n’a pas brillé pour son premier jour de cotation
Les débuts boursiers de South32 ont été peu enthousiasmants. Regroupant les actifs jugés non stratégiques de BHP Billiton dans l’aluminium, le manganèse, l’argent, le charbon et le nickel, le groupe scindé de sa maison mère a été valorisé hier 9 milliards de dollars (7,9 milliards d’euros) sur le marché australien, contre une valorisation moyenne de 11 milliards de dollars anticipée par le consensus des analystes.
Le titre a terminé la séance en repli de 3,8% à Sydney, son marché directeur, l’action étant également cotée à Johannesburg et à Londres. «Comme son siège social sera en Australie et en Afrique du Sud, South32 ne sera pas inclus dans les indices européens, notamment dans l’indice FTSE au Royaume-Uni», soulignent les analystes de la Société Générale. Cela entraînera «une pression vendeuse des fonds indiciels britanniques, en grande partie compensée par un courant acheteur émanant des fonds indiciels australiens».
«Nous devons travailler sur la meilleure façon d’exprimer le potentiel de développement de la société», a déclaré le directeur général de South32, Graham Kerr, ajoutant qu’il allait se concentrer sur la croissance organique. Si certains investisseurs considèrent l’entreprise comme une cible, d’autres jugent cette hypothèse improbable étant donné sa taille. Mick Davis, ex-directeur général de Xstrata, a présenté l’an dernier sans succès une offre de reprise de certains actifs désormais logés dans South32. Disposant de 5,6 milliards de dollars de fonds propres, son groupe X2 Resources pourrait revenir à la charge si la valeur boursière de South32 était durablement baissière. Mais il devrait alors lever une dizaine de milliards de dollars pour en prendre le contrôle en offrant une prime aux actionnaires.
Sous son périmètre réduit, «la valeur d’entreprise de BHP Billiton représente 9,5 fois son excédent brut d’exploitation sur l’exercice clos en juin 2016», faisant ressortir une prime de 20% par rapport à la moyenne du secteur, selon Credit Suisse. La banque indique que les coûts totaux de la scission, estimés à 641 millions de dollars après impôts (dont 82 millions payés par South32), devraient être absorbés sur le semestre en cours.
Profitant du redressement du marché de l’aluminium, Rio Tinto, concurrent direct de BHP, compte de son côté relancer la vente de sa filiale Pacific Aluminium, rapporte le Financial Times, en précisant que cette opération pourrait atteindre le milliard de dollars.
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