
Sanofi déçoit sur un de ses moteurs de croissance
Réaction des marchés immédiate, l’action Sanofi a clôturé, mardi, en baisse de 2,23%, à 92 euros, dans un marché parisien en hausse de plus de 3%. Cette contre-performance s’explique : le nouveau pic de ventes anticipé par le groupe pharmaceutique pour son médicament Dupixent, à plus de 13 milliards d’euros, est inférieur aux prévisions des analystes.
«Sanofi a porté son objectif de chiffre d’affaires de Dupixent à plus de 13 milliards d’euros en rythme de croisière», a indiqué le groupe dans un communiqué publié mardi matin. Cette nouvelle ambition ne tient pas compte du potentiel d’augmentation des ventes liées à la broncho-pneumopathie chronique obstructive, dont les résultats des essais cliniques pivots sont attendus en 2023. Ces résultats «pourraient motiver une nouvelle révision à la hausse des prévisions de ventes de Dupixent», a précisé Sanofi
Mais dans une note envoyée la semaine dernière à ses clients, UBS évaluait le potentiel commercial de Dupixent à plus de 15 milliards d’euros, tandis que le consensus des analystes l’estime à 13,8 milliards d’euros. «Certains investisseurs à qui nous avons parlé ont commencé à envisager la possibilité de chiffres encore plus élevés», commentait la banque d’affaires suisse.
Une hausse de plus de 50% en 2021
Mardi, UBS a énuméré les raisons pour lesquelles les attentes de Sanofi pour Dupixent sont inférieures aux siennes : un taux de pénétration dans la dermatite atopique plus faible que prévu, une contribution moins importante qu’espéré des ventes dans les autres indications et une évolution peu vertueuse de sa grille tarifaire.
A son arrivée à la tête de Sanofi, en septembre 2019, le PDG, Paul Hudson, avait clairement identifié Dupixent comme un moteur de croissance important pour le groupe. Mi-2020, Sanofi avait indiqué viser un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros en rythme de croisière pour ce médicament.
En 2021, les ventes de Dupixent ont atteint 5,25 milliards d’euros, en hausse de 52,7% à taux de change constants. Plus de 75% de ces ventes ont été réalisées aux Etats-Unis. Ce médicament est développé conjointement par Sanofi et Regeneron depuis plus de dix ans dans le cadre d’un accord de collaboration mondiale. Plus de 400.000 patients dans le monde, présentant certaines formes de dermatite atopique, d’asthme ou de polypose naso-sinusienne, ont été traités par Dupixent. D’ici à 2025, il devrait faire l’objet de 11 soumissions réglementaires supplémentaires dans différentes indications, pour le traitement de patients de diverses tranches d’âge.
Plus d'articles du même thème
-
La semaine prochaine, Christine Lagarde et Jerome Powell seront sur le gril
Les deux banquiers centraux seront interrogés sur leurs récentes décisions de politiques monétaires. Des indicateurs d'inflation sont aussi attendus en Europe et aux Etats-Unis. -
Les valorisations de l’immobilier commercial approchent des plus bas
Le mouvement semble bien amorcé sur les bureaux, et surtout sur les commerces qui avaient davantage subi la crise du covid. -
Delubac innove dans le paiement, Lyf atteint la rentabilité
Paris Retail Week suite : Delubac lance un nouveau moyen de paiement 100% français, le portefeuille électronique Lyf dépasse les 3,5 millions de comptes utilisateurs.
Sujets d'actualité
- Société Générale : le mythe têtu de la «création de valeur»
- La Société Générale dévoile des ambitions décevantes pour 2026
- Après les années Oudéa, Slawomir Krupa met la Société Générale au régime sec
- L’ancien patron de la Bred, Olivier Klein, arrive chez Lazard
- La zone euro se dirige vers la récession
Contenu de nos partenaires
-
Exclusif
Séisme au Maroc: dans les coulisses du jour le plus long de Mohammed VI
L'Opinion a reconstitué les premières heures post sinistre du roi du Maroc pour répondre à la catastrophe naturelle la plus mortelle de son règne -
Spécial Pologne
« Les Russes veulent revenir » - la tribune d'Eryk Mistewicz
« Il y a 30 ans, le dernier soldat soviétique a quitté la Pologne. À en croire les idéologues de Poutine, les Russes aimeraient aujourd'hui retourner en Pologne et dans toute l'Europe centrale. Nous faisons tout, nous, Polonais et Ukrainiens, Français aussi, tous en Europe et aux États-Unis, pour les en empêcher », explique le président de l'Instytut Nowych Mediówryk. -
Editorial
Antonio Guterres, le prophète de malheur qui ne fait peur à personne
Le Secrétaire Général de l’Onu va crescendo dans les prévisions apocalyptiques