Salins du Midi goûte à la souplesse de la dette privée

L’unitranche de 170 millions d’euros arrangée par Tikehau IM et Macquarie a été structurée pour tenir compte de la volatilité de l’activité déneigement.
Alexandre Garabedian

Salins du Midi adapte son financement à la saisonnalité de son activité. Le groupe, connu du grand public pour ses marques de sel de table comme La Baleine, vient de signer un financement unitranche de 170 millions d’euros auprès de Tikehau IM, le spécialiste de la gestion crédit, et Macquarie Lending, l’activité de prêt direct de la banque australienne.

Une opération qui s’inscrit dans le cadre de la reprise de la société par son dirigeant, Hubert François. Salins du Midi était contrôlé depuis 2004 par les fonds de capital investissement Chequers et Abenex (ex-ABN Amro PE). Ceux-ci avaient tenté, en vain, de vendre le groupe en 2012.

La particularité du financement est qu’il tient compte de la sensibilité de l’activité du groupe à la météo. Salins du Midi, qui a dégagé 240 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel sur son exercice décalé, réalise en effet une partie de ses revenus grâce à la vente de gros sel de déneigement. Une activité liée par définition aux conditions météorologiques, imprévisibles. Bon an mal an, ce segment peut représenter entre 10% et 20% du chiffre d’affaires, avec un pic à 33% lors de l’exercice 2012-2013, caractérisé par des chutes de neige abondantes.

Conseillé par Rothschild sur son financement, le groupe a donc négocié une documentation sur mesure avec ses prêteurs. Les classiques covenants limitant l’endettement (dette/Ebitda, etc…) «ont été ajustés pour prendre en compte la volatilité de l’activité déneigement», indique un proche du dossier. Les cash flows du groupe sont ainsi envisagés à la fois hors déneigement et sur une moyenne de longue période en intégrant cette activité. Une subtilité dont ne tenait pas compte la dette bancaire signée précédemment par Salins du Midi. D’où des relations parfois orageuses entre le groupe et ses banques ces dernières années, et le choix d’un format plus souple avec la dette privée.

Les conditions financières de l’unitranche, un prêt in fine à 7 ans, n’ont pas été communiquées. De sources proches, la dette ferait ressortir un levier «entre 3 et 4 fois l’Ebitda». Tikehau IM a investi à travers divers fonds de dette et mandats. Macquarie Lending est un partenaire privilégié de la société de gestion française sur les transactions d’une certaine taille.

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