
Sainsbury adopte une stratégie de prix agressive afin de lutter contre le maxi-discount
La tendance déflationniste à l’œuvre dans la distribution alimentaire outre-Manche devrait conduire pendant plusieurs années à une contraction des ventes du secteur à périmètre constant, a pronostiqué hier Sainsbury lors de la présentation de ses résultats semestriels. Constatant un changement dans les habitudes des clients qui «effectuent des achats plus fréquent via internet et ont davantage recours aux magasins de proximité et de maxi-discount», le groupe britannique a décidé d’allouer une enveloppe de 150 millions de livres (192 millions d’euros) à des baisses de prix tout en améliorant la qualité de 3.000 produits vendus sous sa propre marque.
Ces baisses de prix seront étalées sur 12 mois. «La mise en place d’un budget destiné à financer les réductions de prix devrait contribuer à contenir l’avance des spécialistes allemands du maxi-discount», juge Bryan Roberts, analyste au cabinet Kantar Retail à Londres, ajoutant néanmoins que «Sainsbury sera dans la ligne de mire de Tesco quand ce géant assoupi se réveillera». Sainsbury développera en parallèle la superficie du segment non alimentaire (vêtements, articles ménagers) et ouvrira huit nouveaux supermarchés en trois ans. En nouant des partenariats, il aménagera des espaces en concession dans un quart de ses magasins afin d’optimiser sa surface de vente.
Afin de préserver sa génération de trésorerie, le distributeur prévoit des économies de coûts de 500 millions de livres sur les trois prochaines années et il diminuera ses investissements d’environ 45% par rapport aux 950 millions prévus pour l’exercice en cours, qui se termine en mars 2015. Sur les six mois au 27 septembre, il affiche une perte nette avant impôts de 290 millions de livres suite à des dépréciations d’actifs totalisant 628 millions. Son bénéfice courant avant impôts a reculé de 6,3% de 375 millions de livres, une baisse un peu moins élevée que celle prévue par le consensus qui tablait sur 350 millions.
Si le groupe a maintenu son dividende intérimaire à 5 pence par action, il a averti que la baisse attendue de ses résultats au second semestre entraînera sans doute une diminution du dividende sur l’ensemble de l’exercice. Son bénéfice courant devra couvrir au minimum deux fois le dividende d’ici mars 2018. Les investisseurs ont fait reculer l’action de 1,1% à 266,1 pence, portant la chute du titre à 27% depuis début janvier.
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