Rémy Cointreau peine à redresser ses ventes

Sur son premier trimestre clos fin juin, le chiffre d’affaires a reculé de 9% en organique, alors que les analystes anticipaient une baisse limitée à 3%.
Bruno de Roulhac

Un début d’exercice toujours difficile pour Rémy Cointreau. Sur son premier trimestre clos fin juin, les ventes ont progressé de 3,9% à 223 millions d’euros, mais reculé de 9% en organique. Cette baisse plus forte que celle anticipée par les analystes, qui tablaient sur un recul en organique limité à 3%, a été sanctionnée hier par une baisse de l’action de 2,51%, à 67,26 euros. La progression affichée est due uniquement à l’effet devises, de +12,9%. Le groupe de spiritueux invoque des effets techniques ayant entraîné un recul en Asie et en Amériques. Toutefois, Rémy Cointreau se veut rassurant en rappelant que le premier trimestre est historiquement peu significatif, représentant environ 20% de la croissance organique de l’exercice.

Le pôle cognac, Rémy Martin, limite sa baisse organique à 6,7%, toujours affecté par la «prudence persistante» des grossistes en Chine après deux années de baisse de la demande, mais aussi par la sortie stratégique de la catégorie VS aux Etats-Unis, au profit des qualités supérieures, dont la demande s’est accélérée ces derniers mois. La mauvaise nouvelle est venue de la division liqueurs et spiritueux (27% des ventes du trimestre). Alors qu’elle était en croissance ces derniers trimestres (+7,2% de croissance interne en 2014-2015), elle a particulièrement souffert avec une baisse de 5,4% en publié et de 13,8% en organique, en raison de comparables élevés, du calendrier des fêtes de Pâques, de certains changements de distributeurs, et des conditions économiques en Russie et en Grèce.

Malgré ces chiffres, conformes à ses attentes, Rémy Cointreau table toujours sur une croissance de résultat opérationnel courant sur l’exercice 2015/2016 à devises et périmètre constants. Le groupe vise une marge de 18 à 20% d’ici à 2019-2020, contre 16,2% en 2014-2015. Le management avait déjà prévenu que le premier semestre serait difficile avant une nette amélioration sur la seconde partie de l’exercice.

«La surprime de valorisation dont bénéfice Rémy Cointreau reste injustifiée», note CM-CIC, confirmant sa recommandation «alléger» sur le titre. L’action se traite sur un ratio valeur d’entreprise sur résultat d’exploitation (Ebit) de 21,8, contre 18 pour ses pairs, constate Bryan Garnier, néanmoins à l’achat sur la valeur. Nomura explique cette prime par le plus grand potentiel dont dispose Rémy Cointreau pour rebondir en Asie.

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