
Proxinvest voudrait des commissaires aux comptes plus contrariants

Les résultats de l’étude engagée par Proxinvest sur le commissariat aux comptes des sociétés cotées françaises ne faisaient guère de doutes. L’analyse des 250 plus grandes capitalisations de la Bourse de Paris illustre une nouvelle fois l’oligopole des «big four» de l’audit, Deloitte, EY, KPMG et PwC, auxquels il convient d’ajouter Mazars. Selon le cabinet de conseil en vote pour les actionnaires, ces cinq auditeurs se partagent 72% des mandats des 250 sociétés analysées. Pour le CAC 40, les «big four» concentrent 85% des mandats, laissant 15% à Mazars.
Selon Proxinvest, cet «oligopole est renforcé par l’ancienneté des mandats». Au sein du CAC 40, l’ancienneté moyenne du cabinet de commissariat aux comptes titulaire s’établit à 14 ans, contre 13 ans pour les groupes du SBF 80. Pour 28% des groupes du CAC 40, l’ancienneté dépasse 18 ans, limite maximale selon Proxinvest. Et pour 6% d’entre eux, elle dépasse 30 ans. KPMG est ainsi le commissaire aux comptes de Carrefour depuis 45 ans. Pour le SBF 80, 6% des mandats ont plus de 29 ans et 14% ont entre 19 et 29 ans.
Proxinvest accueille donc favorablement la réforme européenne du marché de l’audit votée par le Parlement fin 2013. Celle-ci prévoit une rotation automatique au bout de dix ans, avec une reconduction possible après appel d’offres. En cas d’audit conjoint, cette prolongation peut monter jusqu'à 14 ans. «La rotation a un effet bénéfique sur le travail du commissaire aux comptes, cela met une certaine pression», explique Loïc Dessaint, directeur associé de Proxinvest, dont l’objectif, «par cette critique, est de renforcer le rôle des commissaires aux comptes car les actionnaires ont besoin de leur travail».
Le proxy appelle ainsi les commissaires aux comptes à faire preuve de plus de «vigilance» et à apporter «des observations contrariantes sur le rapport du président sur la gouvernance, les procédures de contrôle interne et de gestion des risques». Cette implication donnerait plus de corps aux rapports des commissaires aux comptes soumis chaque année au vote des actionnaires en assemblée générale et essentiels à la bonne information de ces derniers, par exemple sur les conventions réglementées. Au total, les cabinets de commissariats aux comptes ont perçu 1,2 milliard d’euros d’honoraires au titre de l’exercice 2012, dont 64% rien que pour les sociétés du CAC 40.
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