Permira douche les espoirs d’un changement de contrôle d’Hugo Boss

En vendant 11,2% du capital en Bourse, le fonds lâche la majorité. Le marché spéculait sur une possible cession à un financier ou à un industriel
Olivier Pinaud

Le marché s’était emballé en plein cœur de l’été pour une possible offre de rachat sur Hugo Boss. Permira a refroidi les espoirs. Le fonds de private equity a choisi la Bourse pour s’alléger au capital de la marque allemande de prêt-à-porter. Il a vendu 7,9 millions d’actions hier, soit 11,2% du capital d’Hugo Boss. Le véhicule Red & Black, qui porte l’investissement de Permira, a dégagé un produit de 802 millions d’euros. Avant cette cession, Red & Black détenait un peu plus de 50% du capital du groupe de costumes.

Le livre d’ordres accéléré a été constitué par Citi et BofA Merrill Lynch. Les titres étaient proposés entre 101,50 et 107,05 euros pièce. Le prix définitif a été arrêté en bas de fourchette. Signe d’une opération difficile et d’un essoufflement de la spéculation: le cours de l’action Hugo Boss a terminé la séance hier en dessous du prix de cession, à 101 euros, en baisse de 5,65% malgré la hausse de 1,26% de l’indice Dax.

Cette cession réduit la perspective d’un changement de contrôle d’Hugo Boss au profit d’investisseurs financiers ou industriels, Permira privilégiant de nouveau le marché pour céder par morceaux sa participation. Le fonds s'était progressivement allégé au capital d’Hugo Boss depuis novembre 2011, via trois cessions de blocs lui permettant de passer de 72% à 50%. Le précédent placement de 6% remontait à mai 2014. Après la vente d’hier, Red & Black s’est engagé à ne pas vendre d’actions au cours des 3 prochains mois.

Compte tenu de la taille d’Hugo Boss, valorisé 7,1 milliards d’euros à la Bourse de Francfort, une opération sur le groupe semblait compliquée. La loi allemande exige la mise en œuvre d’une offre aux actionnaires minoritaires dès lors que plus de 30% du capital passent entre les mains d’un seul investisseur.

Permira a dépensé 5,3 milliards d’euros en 2007 pour prendre une participation de contrôle dans Hugo Boss, en parallèle du rachat de Valentino. Une opération fructueuse. La valeur d’Hugo Boss a un peu plus que doublé depuis, sans compter les dividendes. Compte tenu de la valeur de son capital flottant, le groupe de prêt-à-porter devient un candidat potentiel à une promotion au sein du Dax.

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