Orange poursuit sa stratégie de mise en valeur de son pôle Afrique

Le projet de rachat des activités de Bharti dans quatre pays aura un impact limité à l'échelle de l’opérateur télécoms français.
Alexandre Garabedian

Orange applique l’un des scénarios présentés aux investisseurs en mars pour ses activités en Afrique: la croissance externe. Quoique modeste à l’échelle du groupe, le projet d’acquisition annoncé lundi soir des activités de l’indien Bharti Airtel au Burkina Faso, au Tchad, au Congo Brazzaville et en Sierra Leone était jugé cohérent hier par les analystes financiers.

Bharti compterait entre 8 et 10 millions d’abonnés dans ces quatre pays, à comparer à une population totale d’environ 40 millions, et à une base de 60 millions pour Orange sur l’ensemble du continent. Les analystes estiment le chiffre d’affaires des actifs concernés à près de 600 millions d’euros, et leur marge est inférieure à celle de l’opérateur télécoms français en Afrique.

Faute d’éléments précis fournis par Bharti, les fourchettes d’évaluation de la transaction sont assez larges. Kepler Cheuvreux estime l’investissement potentiel d’Orange entre 0,4 et 0,8 milliard d’euros, tandis que Barclays le situe entre 0,5 et 1,5 milliard. Deutsche Bank et Raymond James avancent des fourchettes de 1,2 à 1,5 milliard d’euros et de 1,1 à 1,4 milliard respectivement. «En considérant qu’Orange est en mesure de relever la marge d’Ebitda des actifs de Bharti de 20% à 26% (contre 32% pour les actifs africains d’Orange), l’opérateur français ne paierait que près de 5 fois l’Ebitda», estiment les analystes d’Oddo Securities. Etant absent des quatre pays visés, le groupe ne consoliderait pas le marché intérieur, mais pourrait faire bénéficier les actifs de Bharti de mutualisations informatiques et techniques.

Pour l’acquéreur, l’impact financier serait donc limité: entre 0,1 et 0,2 point de dette nette sur Ebitda, selon Barclays, avant synergies. Le courtier estime à 10% l’accroissement de la valeur des actifs africains d’Orange après l’opération, et d’un point celui de l’Afrique dans la valorisation du groupe par la somme des parties. Barclays souligne que «ces annonces n’ont pas d’influence sur une IPO potentielle des actifs du groupe en Afrique, ce qui devrait conforter les attentes d’une création de valeur à moyen terme grâce à cette mise en Bourse». Orange travaille depuis l’an dernier à la réorganisation de ses activités africaines dans une seule holding qui pourrait ensuite être cotée afin de donner au pôle plus de visibilité.

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