Nutreco fait monter les enchères dans la nutrition animale

Le cours de l’action s’est placé au-dessus de l’offre révisée du fonds SHV, qui veut écarter la concurrence du tandem Cargill et Permira.
Alexandre Garabedian

SHV n’a pas mis longtemps à réagir à la menace de Cargill et de Permira. Le fonds d’investissement néerlandais a relevé lundi de 11% son offre d’achat amicale sur le spécialiste de la nutrition animale Nutreco, à 44,50 euros par titre au lieu de 40 euros lors de sa proposition initiale du 20 octobre. Samedi 8 novembre, le géant de l’agroalimentaire Cargill avait exprimé son intérêt pour la société, en tandem avec le fonds Permira, et plus particulièrement pour l’activité de nourriture pour poissons. Les deux partenaires proposaient 43,20 euros par action.

L’annonce de ces deux surenchères a fait bondir lundi matin le cours de Nutreco de près de 13% à l’ouverture à Amsterdam. En quelques secondes, l’action s’est positionnée au-dessus du prix offert par SHV, signe que le marché anticipe une poursuite de la bataille boursière. Le 16 octobre, juste avant la première offre du fonds néerlandais, l’action Nutreco avait touché ses plus bas de l’année à moins de 28 euros, en baisse de 22% sur l’année.

Même sans la concurrence de Cargill et de Permira, SHV aurait sans doute dû relever son offre, pariaient les analystes fin octobre. De grands investisseurs institutionnels néerlandais, comme le fonds de pension APG et NN Group (ex-ING IM), avaient publiquement jugé l’acquéreur peu généreux. «A la fois du côté de SHV et de Nutreco, nous avons pris en compte les commentaires de divers actionnaires, et nous sommes arrivés à un prix supérieur», a commenté Knut Nesse, le directeur général du spécialiste de la nutrition animale. Ce prix valorise désormais Nutreco autour de 10,4 fois son Ebitda prévisionnel 2014 en valeur d’entreprise, selon les chiffres de Kepler Cheuvreux.

L’offre révisée prévoit aussi l’absence de toute break-up fee au cas où l’aventure n’irait pas au bout. Dans la version initiale, Nutreco aurait dû dédommager SHV à hauteur de 25 millions d’euros s’il avait décidé de mettre fin à l’accord pour se tourner vers un autre enchérisseur.

«Je ne suis pas au courant d’autres discussions qui aient émergé ces dernières semaines après l’offre de SHV», a précisé Knut Nesse. Le dirigeant a écarté l’intérêt industriel de l’offre Cargill/Permira au motif qu’elle aboutirait à une scission de la société.

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