Nicolas Miguet risque une amende de 2,2 millions d’euros de l’AMF

Le représentant du Collège du régulateur a également demandé des sanctions contre la société Belvédère et son ancien dirigeant Jacques Rouvroy
Solenn Poullennec

Le représentant du Collège de l’Autorité des marchés financiers (AMF) a demandé à la commission des sanctions du régulateur d’imposer une amende de 2,2 millions d’euros à Nicolas Miguet. Il lui reproche, comme le rapporteur de la commission, d’avoir fait des recommandations d’investissement en 2010 et 2011 sur le titre Belvédère aux lecteurs de ses publications - La Bourse et Bourseplus - sans avoir signalé clairement ses conflits d’intérêts.

Nicolas Miguet avait signé un contrat avec Belvédère pour fournir à «ses abonnés une information claire et objective face à la campagne de dénigrement dont la société a fait l’objet depuis deux ans dans le conflit qui l’oppose à certains fonds de créanciers». En contrepartie, Belvédère a accordé une option d’achat sur 50.000 titres Belvédère pour un prix d’exercice de 40 euros l’action. Si Nicolas Miguet, président de l’Association pour la représentation des actionnaires révoltés (Arare) ne se cachait pas d’être indirectement actionnaire de Belvédère, le représentant du Collège et le rapporteur de la commission des sanctions lui reprochent de n’avoir pas signalé à ses lecteurs qu’il avait signé un contrat avec l’émetteur dont il recommandait l’achat du titre et à la hausse duquel il était intéressé.

«Vous demandez la mort de quelqu’un. Je gagne 50.000 euros par an», a réagi Nicolas Miguet, arguant qu’il n’avait «jamais touché 1 euro» dans l’affaire car le contrat en cause n’a jamais été exécuté. La commission des sanctions, qui se prononcera dans quelques semaines, a déjà condamné Nicolas Miguet, en 2010, à 500.000 euros d’amende pour n’avoir pas rendu publics ses conflits d’intérêts sur le titre Bélier.

Le représentant du Collège a aussi demandé une amende de 150.000 euros minimum à l’encontre de Belvédère et de 200.000 euros minimum à l’encontre de son ancien dirigeant Jacques Rouvroy. Il leur reproche, entre autres, d’avoir diffusé des informations inexactes, imprécises et non sincères par le biais de deux communiqués en 2010 alors que la société était en procédure de sauvegarde.

Le représentant du Collège a enfin demandé des sanctions de 15.000 euros minimum contre l’actuel PDG de Belvédère Krzysztof Trylinski et sa femme pour n’avoir pas déclaré des franchissements de seuils en 2010. Il a également demandé des sanctions pour les sociétés de la galaxie Belvédère: Sobieski (45.000 euros), SVI (15.000 euros), Financière du Vignoble (45.000 euros) et Vermots Finance (15.000 euros) pour absence de déclaration de transactions et de franchissements de seuils.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...