Nestlé réorganise pas à pas son portefeuille de marques

Le groupe suisse est en passe de vendre Davigel à Brakes Group. Mais l’ajustement de son portefeuille d’actifs est loin d'être achevé.
Olivier Pinaud

Petit à petit, le mouvement de reconfiguration du portefeuille de marques de Nestlé prend forme. Le numéro un mondial de l’alimentation a officialisé hier l’ouverture de négociations exclusives pour vendre sa filiale française de plats surgelés Davigel au britannique Brakes Group. Ce dernier est détenu par Bain Capital. Nestlé ne donne aucune indication sur le montant de l’opération. Il est estimé entre 200 et 300 millions d’euros, soit moins de 0,5 fois le chiffre d’affaires de Davigel, une valorisation «faible», selon les analystes de Natixis, qui considèrent toutefois l’opération comme une «bonne nouvelle» opérationnelle.

Le but de l’opération n’était pas financier pour Nestlé. Face à la décélération de sa croissance, le groupe suisse s’est lancé fin 2013 dans un vaste chantier visant à faire le tri dans son portefeuille de marques. Un chantier de longue haleine. Davigel est la troisième cession depuis le début de l’année, après ses glaces en Afrique du Sud et sa marque de plats cuisinés surgelés La Cocinera. En 2014, Nestlé avait également vendu PowerBar et Juicy Juice. L’objectif est de concentrer les ressources du groupe sur les segments qui affichent les meilleurs retours sur capitaux investis, à savoir la nutrition, la santé et le bien-être.

Dans ce cadre, Davigel, qui fournit des plats préparés et glaces aux restaurants et hôpitaux, ne faisait clairement plus partie des priorités de Nestlé. Brakes Group compte s’appuyer sur Davigel pour se renforcer en France et entrer sur les marchés belge et espagnol. Il bénéficiera également des droits de distribution des crèmes glacées Nestlé sur le marché «hors domicile» en France, une catégorie qui comprend les restaurants.

Selon les analystes de JPMorgan, le travail de Nestlé est encore loin d’être achevé. Ils identifient pas moins de 11 milliards de francs suisses d’activités qui ne respectent pas les critères financiers de Nestlé, soit plus de 10% du chiffre d’affaires annuel du groupe. En les retirant du portefeuille, Nestlé gagnerait 120 points de base de marge opérationnelle, estiment-ils, et porterait son taux de croissance organique à 5,5% contre 4,5% attendu pour 2015. Nestlé publiera vendredi son chiffre d’affaires pour le premier trimestre. Le consensus table sur une croissance organique de 4,1%.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...