Mr Bricolage demande à Kingfisher de revoir sa copie

Le groupe français estime que les engagements proposés à l’Autorité de la concurrence par son acquéreur potentiel ne respectent pas leurs promesses.
Bruno de Roulhac

Mr Bricolage ne ferme pas définitivement pas la porte à Kingfisher mais perd patience. Le groupe français «reste en attente de la position de Kingfisher sur la notification que ce dernier a déposée le 26 janvier 2015 auprès de l’Autorité de la concurrence». En clair, Mr Bricolage demande à son partenaire de réduire drastiquement le nombre de cessions de magasins proposées pour obtenir le feu vert du gendarme de la rue de l’Echelle.

Depuis près d’un an, Kingfisher, déjà numéro deux du bricolage en France avec Castorama et Brico Dépôt, a entamé les négociations pour acquérir le numéro trois du secteur pour une valeur d’entreprise de 275 millions d’euros. Pour l’heure, les discussions semblent au point mort, bien que Mr Bricolage ait laissé le temps à Kingfisher de revoir sa copie. En effet, le conseil d’administration du groupe français s’est réuni vendredi dernier, mais a attendu mercredi soir pour communiquer. Mardi matin, le groupe britannique avait fait état des «réserves» de la majorité du conseil de Mr Bricolage et de son principal actionnaire le réseau ANPF – qui détient 41,9% du capital et plus de la moitié des sièges au conseil d’administration de Mr Bricolage, dont le PDG Jean-François Boucher – et demandé une clarification de leurs positions.

Ce qui est chose faite. Selon les accords de juillet 2014, Mr Bricolage rappelle que les deux partenaires et les principaux actionnaires du groupe français devaient s’accorder «préalablement» sur les engagements proposés à l’Autorité de la concurrence. Or, le conseil du 20 mars a constaté que les remèdes proposés par Kingfisher «n’étaient pas compatibles avec les fondamentaux du projet et pouvaient nuire gravement aux intérêts de Mr Bricolage et donc de ses actionnaires».

Plus précisément, ils auraient conduit à la cession «d’un nombre très élevé de magasins à enseigne Mr Bricolage et Les Briconautes» et «à la cessation des relations du groupe Mr Bricolage avec certains magasins affiliés sans enseigne […] au-delà ce qui avait été anticipé par les parties». Un proche du dossier évoque la cession d’environ 60 magasins, contre une dizaine prévue initialement.

Dans ce contexte, Mr Bricolage demande la poursuite de la suspension de la cotation, jusqu’à la publication d’un nouveau communiqué. La balle est désormais dans le camp de Kingfisher pour sauver l’accord ou prononcer la rupture.

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