Michelin est résolument optimiste sur 2015 malgré la pression sur les prix

Le pneumaticien table désormais sur un effet prix-mix/matières premières négatif sur l’ensemble de l’exercice, mais maintient voire relève ses objectifs.
Bruno de Roulhac

Déception sur Michelin. Confronté à une forte pression sur les prix des pneumatiques, le groupe clermontois s’attend à un effet net prix-mix/matières premières négatif sur l’ensemble de l’exercice pour les activités soumises à des clauses contractuelles d’indexation sur les matières premières et neutre pour les autres activités. Or, fin avril, le groupe tablait encore sur un effet positif en 2015, le second semestre devant compenser l’effet négatif du premier.

Cet avertissement a été sanctionné par une baisse de 6,07% de l’action à 88,76 euros, lanterne rouge du SRD. Les pressions sur les prix «que l’on retrouve particulièrement sur des marchés comme la Chine, l’Asie du Sud-Est, l’Afrique-Moyen-Orient, où les Chinois exportent, est probablement un peu plus forte que ce que l’on avait anticipé au départ», reconnaît le directeur financier de Michelin, Marc Henry. La situation s’améliore, mais pas assez rapidement. Sur le semestre, l’effet prix-mix recule de 4,3% (-5,1% au premier trimestre et -3,6% au deuxième) intégrant l’application des clauses d’indexation et les baisses de prix pilotées.

Quant aux ventes du semestre, elles progressent de 8,5% à 10,5 milliards d’euros, portées par un effet changes (+10,2%), qui permet aussi au résultat opérationnel de progresser de 8,9% à 1,26 milliard, soit une marge qui reste stable à 12%, alors que les analystes anticipaient une amélioration.

Pourtant, Michelin se comporte mieux que le marché en termes de volumes – particulièrement pour les activités tourisme camionnette – avec une hausse de 2,4% (+1,5% au premier trimestre et +3,4% au deuxième). Grâce à cette performance, le groupe table désormais sur une croissance des volumes supérieure à celle du marché en 2015, et non plus «en ligne» comme anticipé auparavant. D’ailleurs, le pneumaticien reste optimiste, confirmant ses objectifs de croissance de résultat opérationnel (hors changes), et de rentabilité des capitaux employés supérieure à 11%. Le groupe relève même sa prévision de cash-flow libre, «d’environ» à plus de 700 millions d’euros.

Michelin «présente un profil de croissance modéré mais les investissements dans les zones émergentes ainsi qu’une acquisition en Asie devraient rendre plus dynamique le profil de croissance de Michelin», note CM-CIC, tout en relevant que «la mince exposition aux pays émergents est une faiblesse qui peut être vue comme un atout à court terme».

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