Maurel & Prom taille dans ses investissements pour préserver son bilan

Pénalisé par des dépréciations d’actifs l’an dernier, le pétrolier français indépendant réduit de 63% son budget d’exploration pour 2015.
Yves-Marc Le Réour

Maurel & Prom fait le gros dos en attendant des jours meilleurs. La chute de 79% de son bénéfice net consolidé l’an dernier, à 13 millions d’euros, est principalement due à des dépréciations d’actifs de 101 millions passées sur ses activités d’exploration, un montant cinq fois plus élevé qu’au cours de l’exercice 2013. «Suite à l’échec des forages réalisés au Mozambique et au Pérou dans un contexte de faiblesse des prix du pétrole, Maurel & Prom concentre ses efforts d’exploration sur des régions plus prometteuses comme le Gabon et le Canada», relève le bureau d’analyse de CM-CIC Securities.

Ses réserves prouvées et probables ont progressé de 13% au 1er janvier, à 207,1 millions de barils. Pour l’année 2015, son budget d’exploration est en baisse de 63% à 44 millions (contre 118 millions en 2013), tandis que ses investissements totaux seront réduits d’environ 30% à 230 millions. «Compte tenu du nombre d’actifs qui vont se trouver plus ou moins en détresse de par le monde, nous aurons certainement un meilleur retour sur l’acquisition d’actifs existants (...) que dans le développement de nouveaux champs», a expliqué le PDG Jean-François Hénin. Avec un résultat net social négatif de 140,6 millions, il a confirmé qu’aucun dividende ne serait distribué au titre de 2014 et évoque l’année 2018 pour que le groupe puisse à nouveau rétribuer ses actionnaires.

La compagnie pétrolière indépendante a restructuré l’an dernier les maturités de ses différentes lignes de crédit, aucun remboursement du principal n’étant à prévoir avant fin 2016. Son Oceane 2015 arrivera à échéance en juillet pour un montant de 70 millions d’euros. Les covenants liés à sa nouvelle ligne de crédit de 400 millions de dollars sont respectés et la trésorerie du groupe s’élevait à 229 millions d’euros fin 2014, en progression de 20% d’un an sur l’autre.

L’environnement difficile dans lequel évolue Maurel & Prom pourrait bientôt s’éclaircir, si l’on en croit le cabinet de conseil Wood Mackenzie qui chiffrait hier à un tiers la baisse des coûts de l’exploration pétrolière d’ici à 2016. Alors que les dépenses à activité comparable diminueraient de 19%, la simplification des procédures combinée aux gains de productivité apporterait une réduction supplémentaire de 10%, l’appréciation du dollar ayant un impact positif de 4 points. Cette évolution permettrait de soutenir une production d’hydrocarbures actuellement mise à mal par la chute des cours.

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