Maurel & Prom fait machine arrière pour contrer la baisse du pétrole

Alors qu’elle ambitionnait une acquisition transformante, la compagnie pétrolière a choisi de réintégrer MPI, filiale qu’elle avait introduite en Bourse en 2011.
Antoine Landrot

Fin décembre 2014, Maurel & Prom se disait prêt à consolider le secteur des groupes pétroliers «juniors», fort des 380 millions d’euros disponibles pour des opérations de croissance externe. Mise en difficulté par la chute des cours du brut, la société dirigée par Jean-François Hénin a plus modestement choisi de réintégrer MPI, sa filiale nigériane qu’elle avait introduite en Bourse en 2011.

Les deux conseils d’administration ont approuvé à l’unanimité le principe du rapprochement, indiquent les deux sociétés, sachant que toutes deux ont pour actionnaire de référence (à environ 25% pour MPI et 24% pour Maurel & Prom) Pacifico SA, holding présidée par Jean-François Hénin.

Les entreprises justifient également cette décision par «un manque de visibilité lié à leur taille qui limite leur accès aux meilleures conditions que pourraient offrir les marchés financiers et [qui] contraint leur capacité de croissance externe dans une industrie consommatrice de capitaux».

Les comptes du premier semestre publiés concomitamment par Maurel & Prom confirment l’urgence d’une réaction: la compagnie accuse une perte opérationnelle de 32,8 millions d’euros (contre un bénéfice de 156 millions un an plus tôt) et un chiffre d’affaires en chute de 47% à 158 millions d’euros. En début d’année, elle avait déjà réduit des deux tiers ses investissements d’exploration pour 2015, à 44 millions d’euros. MPI voit quant à lui son résultat net s’effondrer de 55,2 à 2,2 millions d’euros.

Les deux protagonistes avancent plusieurs avantages à leur rapprochement. Ils estiment les synergies de coûts et fiscales à 14,5 millions d’euros pour l’année 2014 sur une base pro forma: 12 millions d’économies fiscales et 2,5 millions de frais de fonctionnement «correspondant aux coûts de cotation, de structure et de gestion de MPI». Les sociétés insistent aussi sur leur complémentarité (une «combinaison de cash-flows significatifs provenant de la production au Gabon et en Tanzanie et de dividendes provenant de Seplat au Nigeria»), alors que le même argument avait servi à justifier leur séparation: gagner en visibilité (sachant qu’en 2011 MPI était présent au Nigeria et Maurel & Prom surtout au Gabon), se concentrer sur des stratégies locales particulières et bénéficier d’équipes dédiées.

Techniquement, les actionnaires de MPI recevront une action Maurel & Prom pour deux actions MPI, une parité qui tient compte du versement d’un dividende exceptionnel de 45 centimes par action MPI.

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