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Déforestation : investisseur et entreprise sur le front

Lancé à la rentrée 2024 à l’initiative des médias ID, L’Info Durable et L’Agefi, le Think Tank “2030, Investir Demain” a pour ambition de nourrir les débats et de fédérer les acteurs financiers autour des grands enjeux de la finance durable.
À ce jour, cette initiative s’articule autour de six groupes de travail thématiques, chacun co-fondé avec un acteur reconnu pour son engagement en matière de durabilité. Pour accompagner ces travaux, une série de podcasts a été lancée, chaque épisode étant consacré à l’un de ces groupes. Le premier d’entre eux porte sur le groupe de travail dédié aux “Ressources Essentielles”, co-fondé par Ecofi.
Un dialogue constant
Le “Podcast 2030 - Investir Demain” entend créer un espace d’échange entre investisseurs et acteurs de terrain autour des sujets clés de la transition. À l’occasion de cet épisode, Alix Roy, analyste ESG chez Ecofi, et Bertrand Swiderski, directeur RSE du groupe Carrefour, ont partagé leur vision et leurs expériences autour de la thématique de la déforestation.
Cette discussion s’inscrit dans le cadre d’une relation de longue date, Ecofi étant un investisseur historique de Carrefour. Depuis plusieurs années, la société de gestion joue un rôle actif auprès du groupe, tant à travers sa participation aux assemblées générales qu’au moyen d’un dialogue régulier sur des enjeux variés tels que le climat, la biodiversité, la responsabilité fiscale ou encore le salaire décent
“On a la chance d’avoir un dialogue plutôt actif puisque Carrefour est toujours disposé à nous rencontrer, à répondre à nos questions et à rentrer dans cette démarche d’engagements avec ses investisseurs”, précise Alix Roy.
Et cette dynamique de collaboration se traduit également par une pression croissante exercée sur les questions liées à la déforestation. “Grâce à son approche extra-financière, Ecofi incite Carrefour à réfléchir à des enjeux qui demandent une vision durable et à long terme”, explique Bertrand Swiderski. “Et ce n’est généralement pas le cas des autres. Souvent, on nous demande du court terme, voire de l’archi court terme quand il s’agit du client ou du consommateur”.
Des outils concrets pour répondre à l’urgence
Dans le cadre d’un dialogue actif avec ses parties prenantes, Carrefour a ainsi développé une plateforme publique permettant d’apporter une réponse transparente aux éventuelles controverses, grâce à l’intégration d’un dispositif de réponse rapide, baptisé “Rapid Response”.
“En cas d’acte de déforestation par exemple, nous pouvons prendre position publiquement, intervenir au sein de la chaîne d’approvisionnement, et, si nécessaire, suspendre complètement les achats en provenance de la zone concernée. Toutes ces actions sont rendues publiques”, détaille Bertrand Swiderski.
Un outil de transparence décisif pour les investisseurs
Pour Ecofi, la mise en place d’un dispositif tel que “Rapid Response” est essentielle. Elle permet non seulement de garantir un haut niveau de transparence, mais aussi de s’assurer que l’entreprise a un niveau de réponse approprié pour chaque controverse dans laquelle elle est impliquée.
D’ailleurs, la société de gestion place systématiquement en “quarantaine” toute entreprise impliquée dans une controverse. Pour cela, elle s’appuie sur un barème interne qui classe les incidents selon différents degrés, en fonction de trois critères principaux : la gravité des faits reprochés, la capacité de l’entreprise à y répondre rapidement et de manière crédible ainsi que son niveau d’implication.
“Le suivi des controverses joue un rôle central pour nous, puisque 100 % de nos fonds sont gérés selon une approche d’investissement socialement responsable (90% des encours labélisés ISR). Concrètement, cela signifie qu’une entreprise impliquée dans une controverse grave et n’ayant pas un niveau de réactivité suffisant s’expose à une exclusion de l’ensemble de nos portefeuilles”, souligne Alix Roy.
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