
L’intransigeance de Perrigo fragilise Mylan face à son prédateur Teva
Mylan n’a pas dit son dernier mot dans la bataille qui l’oppose à son prédateur Teva Pharmaceutical. Le fabricant américain de médicaments génériques, qui veut pour l’instant rester indépendant mais cherche absolument à grossir, a nettement amélioré les termes de son offre sur l’irlandais Perrigo, qui ne s’est pas laissé séduire.
Mylan propose désormais 75 dollars en numéraire et 2,3 de ses actions pour chaque titre Perrigo, alors que le projet initial – formulé le 8 avril mais rejeté 13 jours plus tard – prévoyait 60 dollars et 2,2 actions. Perrigo est donc désormais valorisé 34,1 milliards de dollars (soit 232,2 dollars par action sur la base du cours de Mylan le 8 avril), contre 28,9 milliards à l’origine (soit 205 dollars par titre).
Mais l’entreprise irlandaise refuse ce calcul: «L’annonce faite par Mylan suggère un prix inférieur à la proposition initiale». Car Perrigo considère que la valeur du titre Mylan retenue par ce dernier pour chiffrer son offre est artificiellement gonflée par l’intérêt que lui porte Teva: «En se référant au prix non affecté de 55,31 dollars par action du 10 mars, le dernier jour de cotation avant les rumeurs évoquant une possible offre de Teva sur Mylan ne se répandent, la valeur de l’offre retraitée est de 202,2 dollars par action Perrigo».
L’enjeu est de taille pour Mylan: depuis le 21 avril, il est la cible de Teva, le numéro un mondial des génériques, qui a fait une offre de 40,1 milliards de dollars (ou 82 dollars par action), financée pour moitié en numéraire, moitié en titres. Pour les convaincre de refuser, Mylan doit proposer à ses actionnaires un projet de croissance.
Le jeu est d’autant plus serré que Teva est prêt à se montrer plus généreux. Hier, le laboratoire israélien a indiqué aux analystes qu’il disposait d’une marge de manœuvre pour améliorer son offre. Certains anticipent un prix de 90 dollars par action, d’autres parient sur une part supérieure en numéraire.
Mylan tente de son côté de se protéger. Ayant délocalisé son siège aux Pays-Bas l’année dernière pour des raisons fiscales, il vient de créer une fondation indépendante de droit néerlandais, ou stichting, qui pourrait exercer une option d’achat pour acquérir de nouvelles actions privilégiées représentant la moitié des actions émises par le groupe. Mais cette pilule empoisonnée est d’une utilité incertaine selon plusieurs analystes, du fait de l’indépendance des membres du comité de direction de cette fondation.
Plus d'articles du même thème
-
Le Crédit Agricole revendique une place dans l’accès aux soins et les services aux plus âgés
A l'heure où Matignon promet un réseau de maisons «France Santé» d'ici à 2027, la banque mutualiste avance ses pions sur ce terrain depuis quelques années. Elle voit dans la santé un nouveau terrain d’échanges privilégiés avec les élus locaux et les collectivités territoriales. Elle veut s’y développer de manière pérenne, et donc rentable. -
Kering pourrait annoncer des changements chez Gucci, le titre en profite
Les investisseurs misent sur des évolutions au sein de la marque phare du groupe de luxe alors que Luca de Meo prend les rênes de l'entreprise ce lundi. -
Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
Lors d’une conférence de presse, le président du directoire de BPCE et président du conseil d’administration de Natixis, a indiqué « attendre la stabilisation de la chaîne actionnariale de Generali ». Il a souligné que le projet respectait les souverainetés nationales.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
- Armani pourrait se vendre à un groupe français
Contenu de nos partenaires
-
Adaptation
Été 2025 : 43 milliards d’euros évaporés sous la canicule
La France, l’Espagne et l’Italie ont été les pays où les dommages des événements climatiques extrêmes ont été les plus lourds -
Balance bénéfice-risque
Antonin Bergeaud : « Taxer le patrimoine serait un saut dans l’inconnu dangereux »
Professeur associé à HEC, Antonin Bergeaud met en garde contre le risque que fait peser la taxe défendue par Gabriel Zucman sur la dynamique entrepreneuriale -
Wall Street portée par l’espoir d’une baisse des taux et les progrès commerciaux avec la Chine
Washington - La Bourse de New York a ouvert en hausse lundi, portée par la perspective d’une baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) dès mercredi, les investisseurs accueillant également avec optimisme l’avancée des négociations commerciales entre Washington et Pékin. Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,16%, l’indice Nasdaq avançait de 0,46% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,34%. Nasdaq © Agence France-Presse