L’hypothèse de retrait de la cote d’EuropaCorp séduit le marché

Des analystes envisagent une prise de participation majoritaire ou minoritaire de Vivendi ou de l’américain Relativity.
Bruno de Roulhac

La Bourse n’est pas une sinécure. Echaudé par la lourdeur des contraintes réglementaires et par l’amende de 200.000 euros infligée par l’AMF en octobre 2014, EuropaCorp envisagerait de quitter la cote parisienne, selon La Lettre de l’Expansion. La société de production se refuse pour le moment à tout commentaire.

En attendant, cette hypothèse semble plausible pour les experts, tandis que le marché a salué cette rumeur par une hausse de 5,57% de l’action à 5,50 euros. De fait, l’éventuel rachat des minoritaires pourrait se faire avec une prime de 30%, selon Natixis, ce qui porterait le cours à 6,8 euros.

Le capital d’EuropaCorp est contrôlé par le concert entre Luc Besson (44%) et Christophe Lambert (10%), tandis que Habert Dassault Finance détient 9,4%. Le flottant à racheter est donc d’environ 36%, soit 58 millions d’euros au cours d’hier. Cette opération donnerait l’occasion à un financier d’épauler l’actionnariat actuel ou à un acteur des médias de prendre une participation minoritaire, voire majoritaire.

Si le nom de Vivendi est souvent cité, ce dernier ne faisait hier «aucun commentaire». Une telle acquisition serait néanmoins parfaitement en ligne avec sa stratégie de recentrage sur les contenus. «Selon nous, Luc Besson souhaite conserver une minorité de blocage (25%? 30%?) afin de pérenniser le cycle de production. Tandis que Vivendi pourrait préférer un contrôle plus intégré, auquel cas tout accord est exclu, selon nous», note Natixis. Le studio américain Relativity, avec qui EuropaCorp a lancé une coentreprise dans la distribution aux Etats-Unis, «pourrait être intéressé», ajoute Natixis.

Rester coté est-il utile, alors que le groupe «n’aura pas besoin de faire appel au marché sur les prochaines années», note Gilbert Dupont. En octobre 2014, EuropaCorp a signé une ligne de crédit senior de 400 millions de dollars d’une durée de 5 ans assortie d’une clause accordéon de 150 millions de dollars et une ligne de crédit secondaire de 50 millions de dollars, portant les capacités financières de la société à 600 millions de dollars.

En attendant, EuropaCorp a interjeté appel de la décision de l’AMF jugeant le montant disproportionné par rapport aux faits reprochés. De plus, le groupe a intenté en septembre 2014 une procédure contre Deloitte, alors son commissaire aux comptes, pour non-respect de la procédure de démission de son mandat. A ce titre, il réclame 60 millions d’euros de réparation.

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