L’EuroPP n’a pas détourné les émetteurs français du Schuldschein

Korian-Medica a émis le plus gros placement privé de dette sous format allemand de 2014. Le marché est apprécié pour la diversité de ses investisseurs.
Olivier Pinaud

Le développement de l’EuroPP n’a pas dissuadé les émetteurs français de s’aventurer sur le marché des placements privés allemands. Korian-Medica a émis un Schuldschein de 358,5 millions d’euros, en trois tranches de maturités différentes (6, 7 et 8 ans), à des coupons non dévoilés. Il s’agit du plus gros Schuldschein émis par un groupe non allemand en 2014. L’an dernier, ce titre était également détenu par une société française, Zodiac.

«Korian-Medica est numéro un en Allemagne dans son secteur. Si la présence dans le pays n’est pas une condition obligatoire pour émettre un Schuldschein, cela contribue néanmoins à la réussite du placement», explique Romary Schwenzfeier, originateur obligataire corporates français chez BNP Paribas, la banque qui a dirigé l’opération Korian-Medica avec HSBC.

Initialement, le groupe de maisons de retraite avait l’intention de lever 125 millions d’euros. La demande s’est donc révélée nettement supérieure, tirée par les investisseurs allemands, asiatiques mais également français. «Grâce à une flexibilité plus grande au niveau des contraintes de documentation, les asset managers français entrent de plus en plus sur le marché du Schuldschein», indique Raoul Hessling, spécialiste Schuldschein chez BNP Paribas. Par rapport à l’EuroPP, le marché du Schuldschein donne accès à une plus large palette d’investisseurs potentiels. La banque captive d’un groupe allemand a par exemple participé à l’émission de Korian-Medica.

Largement ouvert aux groupes allemands de petite taille, le Schuldschein reste encore réservé pour les émetteurs étrangers à des acteurs d’une taille suffisante, avec un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros. Mais des changements commencent à se dessiner. «Ce marché était traditionnellement réservé à des signatures investment grade. Avec la compression des taux et des marges, les investisseurs sont de plus en plus enclins à regarder des dossiers cross-over», indique Raoul Hessling.

Cette année, selon les chiffres de BNP Paribas, le Schuldschein a représenté un volume d’émission de 11 milliards d’euros, dont environ un tiers de la part d’émetteurs non allemands, contre 8 milliards en 2013. A titre de comparaison, l’EuroPP devrait dépasser 3 milliards cette année. Avec une demi-douzaine d’émetteurs en 2014, pour près d’un milliard d’euros levés, la France est le pays non-germanophone le plus actif sur le Schuldschein.

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